Economie monetaire et bancaire
Publié le 02/09/2010 à 13:56 par fico
Publié le 01/09/2010 à 10:31 par fico
MONNAIE ET FINANCEMENT
Chapitre 1 – La monnaie
I – Formes et fonctions de la monnaie
A – A quoi sert la monnaie dans une société ?
1 – Elle permet le développement des échanges
- la notion d’équivalent général = la monnaie est cette marchandise particulière qui est acceptée par tous les échangistes dans une société ; elle peut servir à payer n’importe quelle autre marchandise que l’on souhaite acheter et par conséquent, si l’on souhaite vendre quelque chose, on accepte cette marchandise comme moyen de paiement, puisqu’on est certain de pouvoir à nouveau l’échanger contre autre chose que l’on souhaite acquérir.
- c’est cette propriété spécifique de la monnaie qui la rend indispensable au développement des échanges dans une société un peu complexe. Elle représente un progrès par rapport au troc.
2– Les 3 fonctions économiques de la monnaie
On distingue généralement 3 fonctions que la monnaie doit remplir pour permettre le développement harmonieux des échanges :
- moyen de paiement : pour être un bon système de paiement la monnaie doit posséder certaines qualités :
. l’acceptabilité(d’où le recours souvent à des métaux précieux qui la rendent désirable aux yeux des agents économiques),
. stabilité, inaltérabilité (l’on ne s’oxyde pas contrairement à l’argent),
. grande valeur dans un faible volume (sinon, il faut des charrettes pour aller faire ses courses),
. divisibilité : pour pouvoir acheter uniquement la quantité dont a besoin,
- unité de compte, étalon de valeurs
La monnaie permet de comparer toutes les marchandises entre elles, elle les rend commensurables, c’est-à-dire mesurables les unes par rapport aux autres. Chaque marchandise a son équivalent en monnaie, c’est son prix.
Dans une économie de troc, la valeur de chaque marchandise doit pouvoir être exprimée en fonction de toutes les autres ; l’unité de compte simplifie beaucoup l’économie de prix.
Pour que l’échange puisse se développer, il faut que l’on puisse vendre quelque chose sans avoir pour autant envie d’acheter pour une quantité équivalente : il faut scinder en deux le circuit achat-vente, il faut que l’on puisse distinguer les deux spirales.
Pour que ce soit possible, il faut que l’on puisse conserver un certain temps, sans risque de perte, la monnaie que l’on a obtenue en échange des produits vendus ; on peut conserver une richesse sans la dépenser tout de suite : réserve de valeur.
3 – La monnaie a aussi des fonctions sociales
. La monnaie est une forme du lien social : elle relie entre-eux des individus qui ne se connaissent pas.
. Monnaie et confiance
B – L’évolution des formes de la monnaie
1 – Les 3 formes de la monnaie
- monnaie métallique ou divisionnaire : pièces de monnaie.
Il s’agit des pièces de monnaie, elles sont émises en France pour le Trésor Public (pas par la Banque centrale) ; leur valeur faciale est sans rapport avec leur valeur intrinsèque. - Monnaie fiduciaire : les billets.
C’est la Banque centrale d’un pays qui possède le monopole de leur émission, on l’appelle fiduciaire : origine historique de cette appellation, contrairement aux pièces d’or ou d’argent utilisées en France jusqu’en 1914 la valeur d’un billet n’est pas liée à la valeur intrinsèque de la matière dont il est fait, mais à la confiance (fides en latin) dont jouit son émetteur.
Cela pose le problème de la convertibilité des billets. Il y a eu à ce sujet une polémique qui est restée célèbre entre 2 courants d’économistes :
. Ricardo adepte du currency principle : les billets ne doivent être qu’un substitut de la monnaie métallique, leur émission ne doit pas être libre, elle doit correspondre aux variations du stock de métal que possède la Banque Centrale. Le nombre de billets en circulation dépend donc des découvertes de mines d’or ou d’argent et des échanges extérieurs. A chaque moment tout billet doit être convertible en monnaie métallique.
. Banking principle (qui s’impose), l’émission des billets doit répondre aux besoins de l’économie, les billets sont une forme de crédit à l’économie. Ses partisans souhaitent supprimer la couverture des billets par des stocks de monnaie métallique, ce qui revient à
abandonner peu à peu la convertibilité.
Peu à peu s’impose l’adoption d’un cours légal des billets : il donne au billet un pouvoir libératoire illimité : on ne peut pas refuser d’être payé en billets (c’est encore le cas aujourd’hui).
- Monnaie scripturale : ce sont les sommes déposées sur un compte en banque. Cette monnaie circule uniquement par des jeux d’écriture d’un compte à l’autre sous les formes :
. chèque
. virement
. prélèvement
. carte bancaire
Mais attention ! Un chèque ou une carte bancaire ce n’est pas de la monnaie, ce sont des instruments de circulation de la monnaie. On peut brûler un chèque, ça ne détruit pas de la monnaie, si on brûle un billet au contraire, c’est de la monnaie qui disparaît.
Remarque : toutes les monnaies sont fiduciaires au sens où elles reposent sur la confiance.
2 – Une tendance à la dématérialisation de la monnaie
Scripturale : 90 % des règlements aux Etats-Unis ;
En France :
1789 : 96 % monnaie métallique
4 % monnaie fiduciaire
1989 : 84 % monnaie scripturale
15 % monnaie fiduciaire
1 % monnaie métallique
II – La monnaie en circulation dans une économie
A –Mesurer la capacité de dépenses de la nation
Pour savoir combien tous les agents résidant dans un pays peuvent dépenser au total, il faut connaître 2 choses : la quantité de monnaie en circulation et sa vitesse de circulation, c’ est l’objectif de cette partie.
1 – La masse monétaire : la quantité de monnaie
. Définition la plus simple : c’est la quantité de monnaie en circulation dans une économie.
Le problème c’est de savoir ce qu’on appelle exactement ici la monnaie, d’où une deuxième définition plus rigoureuse :
"l’ensemble des actifs liquides détenus par les agents non financiers résidants, rapidement convertibles en moyens de paiement sans risque important de perte ou de gain " (ensemble des moyens de paiement et des actifs facilement convertibles en monnaie).
. L’idée est toujours la même : mesurer la capacité de dépenses des agents non financiers dans un pays. Ces agents peuvent détenir plusieurs types d'actifs. Ils peuvent posséder une maison, c’est une forme de richesse, mais on estime qu’elle mesure mal leur pouvoir de dépenses, de régler leurs dépenses, parce que pour disposer de cette richesse, il faut vendre la maison et donc il y a un certain délai et un risque de perte en K. Par opposition, l’argent déposé sur un compte à vue est immédiatement disponible pour régler un achat.
. La masse monétaire se décompose en agrégats classés par ordre de liquidité décroissante, intégrés les uns aux autres du plus étroit ( les actifs monétaires les plus liquides aux plus large).
La définition de chacun de ces agrégats varie, car elle est très largement une question de convention. Mais les différentes réformes qui modifient périodiquement la définition de ces différents agrégats ont toujours le même objectif : faire en sorte de mieux mesurer la capacité de dépense des agents non financiers d’un pays.
2 – La vitesse de circulation de la monnaie
. Avec un même billet de 100 E, chaque individu ne peut régler qu’une seule fois 100 E de dépenses, mais une fois qu’il a donné ce billet à un commerçant, ce commerçant peut l’utiliser à son tour pour effectuer une nouvelle transaction avec un autre commerçant et ainsi de suite. Le même billet sert à régler plusieurs transactions entre les agents et plus il circule vite entre les agents, plus il permet de régler un grand nombre de transactions.
C’est cette idée simple qui est derrière la notion de vitesse de circulation de la monnaie.
A retenir : équation de Fischer :
MV = PT où M : masse monétaire
V : vitesse de circulation
P : niveau des prix
T : nombre total de transactions
B –La création monétaire
. la masse monétaire dans une économie évolue sans arrêt.
Pendant longtemps, elle n’a évolué que en fonction des quantités d’or et de devises qui entraient dans le pays. Tant que le total des moyens de paiement dans une économie correspondait strictement aux stocks d’or et de devises détenus par les agents, la masse monétaire n’évoluait pas autrement.
.Mais on a vu à propos du débat entre la " banking school " et la " currency school " que très vite avec l’apparition des billets les banques se sont rendu compte qu’elles pouvaient émettre plus de billets que la quantité strictement équivalente à leur stock d’or (dans la mesure où les clients convertissaient seulement une faible part de leurs billets en monnaie métallique et en or). Dès ce moment-là, la masse monétaire ne correspondait plus strictement à la quantité d’or ou de devises convertibles en or, le processus de création monétaire avait commencé.
On crée de la monnaie à chaque fois que l’on introduit dans l’économie des moyens de paiement qui ne correspondent pas à une quantité de monnaie déjà existante.
1 – Qui a le pouvoir de créer de la monnaie ?
. Les banques – Aujourd’hui, les banques ne sont plus de simples intermédiaires qui prêtent des fonds que l’on a déposé chez elles.
Elles créent de la monnaie en accordant des crédits aux particuliers ou aux entreprises.
Ex : une banque accorde un crédit de 1000 €à un couple, le couple est autorisé à utiliser cet argent pour régler ses dépenses. Mais ces 1000 €, la banque ne les possédait pas au préalable, s’il s’agit de 1000 € épargnés par quelqu’un d’autre, donc personne n’a renoncé à dépenser 1000 € pour les prêter au couple en question, on a bien assisté par un jeu d’écriture à la création de 1000 € par la banque : ces 1000 € vont circuler dans l’économie, alors qu’ils n’existaient pas auparavant.
C’est le sens de la formule : ce sont les crédits qui font les dépôts et non l’inverse. Le couple ici, dépose l’ argent qu’on lui a prêté sur son compte : le crédit a augmenté les dépôts, il ne correspond pas aux dépôts préalables d’autres agents.
. Le réescompte – Si une société X doit de l’argent à une société Y, elle peut lui signer une " reconnaissance de dette ", on dit que Y détient une créance sur la société X (elle est son créancier, elle lui a prêté de l’argent). S’il y a besoin de cet argent avant que le prêt n’arrive à son terme, alors elles peuvent vendre sa " créance " (reconnaissance de dette " à une banque. C’est la banque qui devient le créancier de la société X, la société Y est dégagée de la transaction, en échange, la banque lui paye sa créance (puisque ce sera la banque qui sera remboursée). Cet achat d’une créance par la banque s’appelle l’escompte, elle n’est pas gratuite pour l’entreprise Y, elle doit payer à la longue un prix pour le service rendu : c’est le taux d’escompte.
. La banque centrale – Elle dispose de 3 moyens de créer de la monnaie scripturale. Là encore, il faut bien comprendre qu’il s’agit de jeux d’écriture avec le même mécanisme que pour les banques de second rang : elle utilise de l’argent, soit pou le prêter, soit pour acheter des titres, alors qu’elle ne possède pas les sommes en question au préalable.
La banque centrale achète la créance à la banque de second rang avec des sommes qu’elle ne possède pas au préalable, elle se contente de créditer le compte de la banque de la somme correspondante, par un simple jeu d’écriture. les sommes qui lui servent à payer le titre de la créance, elles les sort de nulle part, elle les crée ex nihilo.
- 2e cas : la banque centrale peut aussi créer de la monnaie au profit du Trésor Public en lui accordant des avances (elle crédite le compte du Trésor Public des sommes correspondant à ces avances, il peut alors les utiliser comme moyen de paiement (exemple : payer des fonctionnaires), ces sommes, la Banque de France ne les possède pas au préalable, ou en lui achetant des Bons du Trésor (c’est une forme particulière de reconnaissance de dette réservée à l’Etat : on lui accorde un prêt. Acheter un Bon du Trésor, c’est accorder un crédit, sauf qu’il s’agit d’un débiteur un peu particulier…).
- 3e cas : lorsque la Banque de France achète des devises : les devises étrangères sont des créances qu’elle détient sur l’étranger. Si la Banque de France achète des dollars, elle donne en échange des francs qu’elle crée pour l’occasion, elle augmente la masse monétaire.
Ces dollars sont apportés par les banques à la Banque de France, et ce sont les devises des clients des banques qui sont venus les déposer.
2 – Les contreparties de la masse monétaire
Dans les statistiques, on appelle contreparties de la masse monétaire, les 3 principales sources de création monétaire. On étudie généralement les contreparties de m3 : elles donnent une information sur les sources de la création monétaire en France.
- Les créances sur l’extérieur : la contrepartie extérieure
. Les devises étrangères détenues par les résidents représentent des engagements des banques centrales émettrices de ces devises : ce sont donc des créances sur les économies étrangères.
. Quand le solde est positif (excédent), il y a une création monétaire : masse monétaire augmente
. En effet, une X payée en devises : le fournisseur français payé en devises, les convertit en francs qui sont créés à cette occasion.
. Une marchandise payée en devises : destruction monétaire : l’industriel français achète des devises contre des francs qui sont débités de son compte.
- Les crédits à l’économie
. C’est la contrepartie principale de M3 : la principale source de création monétaire,
. Soit crédit aux entreprises, soit crédit aux particuliers,
. Déterminants :
- Les besoins de financements des ANF, plus ils ont d’importants besoins de financement, plus les banques doivent leur accorder des crédits.
. En revanche, si les entreprises financent leur investissement par autofinancement ou par appel à l’épargne des ménages (obligations, actions), alors il n’y a pas création monétaire : l’argent utilisé existait déjà.
- Les créances sur l’Etat
Le Trésor Public est la personnalisation financière de l’Etat, c’est lui qui a en charge la couverture du budget. Les dépenses budgétaires sont normalement financées par les sommes recueillies grâce aux impôts (les recettes budgétaires), mais :
. Il y a parfois décalage entre le moment où s’effectuent certaines dépenses budgétaires et le moment où le Trésor Public reçoit les recettes budgétaires.
. Il peut exister d’autre part un déficit budgétaire (excédent des dépenses sur les recettes) pour financer ce déficit, l’Etat dispose plusieurs solutions :
- appel à l’épargne publique : pour cela il émet les Bons du Trésor, que les ménages ou les entreprises peuvent acheter (titre de créance) en échange de paiement d’intérêts ou il fait un emprunt public (emprunt Balladur) PAS DE CREATION MONETAIRE.
Les sommes recueillies ne font que changer de mains, elles existaient déjà.
. Emprunt auprès de la Banque de France
. Vente de titres : emprunts d’Etat, Bons du Trésor à des agents financiers : établissements de crédit.
Ici, cette contrepartie dépend de :
- l’évaluation du déficit budgétaire
- financement de ce déficit notamment de la répartition des titres publics négociables entre agences financiers et ANF
3 – Les limites de la création monétaire
Les fuites vers les autres systèmes bancaires : une banque ne peut pas créer autant de monnaie qu’elle pourrait être tentée de le faire.
cette banque doit détenir des réserves en monnaie centrale (c’est-à-dire en monnaie qui n’est pas fabriquée par elle) pour trois opérations :
- quand ses clients retirent des billets au guichet (manuel ou automatique)
- quand elle doit payer une somme à une autre banque : elle doit payer en monnaie centrale, la monnaie scripturale n’intéresse pas l’autre banque qui en crée gratuitement elle aussi
- les réserves obligatoires : chaque banque a un compte à la BDF et elle est tenue d’y laisser une certaine quantité de monnaie centrale (les réserves obligatoires) qui est fonction du montant de ses dépôts.
Cette monnaie centrale n’est pas crée par les banques et elle a donc un coût = si elles ne disposent pas de suffisamment de monnaie centrale, elles doivent en emprunter (c’est le refinancement) en payant en intérêt, c’est la banque centrale qui assure ce refinancement et qui décide de son coût : plus ce coût est élevé, - les banques ont intérêt à emprunter de la monnaie banque centrale et plus elles sont prudentes dans leur création monétaire (elles savent qui si elles sont imprudentes en accordant trop de crédits, elles seront obligées de se refinancer à un coût élevé).
- Pour la banque centrale : les liens entre monnaie et activité économique
Si la banque centrale crée trop de monnaie, alors il y a des risques d’inflation ; elle peut avoir différents effets :
- elle allège les dettes
- elle stimule la demande
- elle ruine les épargnants
- elle augmente les prix d’exportation : risque de perte de compétitivité-prix
Chapitre 2 – LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
I – Il existe différents moyens d’assurer le financement des activités économiques.
Il est primordial pour la santé économique d’un pays, que les agents économiques qui souhaitent réaliser des projets d’investissement puissent trouver les sources de financement nécessaires. Un système financier efficace, c’est un système qui permet que se développent toutes les potentialités de croissance. Le rôle du système de financement dans la croissance d’une économie est très important.
Il existe principalement deux façons de financer les projets d’un agent économique :
- le financement grâce à une épargne préalable, soit cet argent a suffisamment épargné, on parle alors d’autofinancement, soit ce n’est pas le cas et il faut procéder à un transfert d’épargne,
- le financement par création monétaire,
A – L’autofinancement
B – Le financement par transfert d’épargne
1 – Capacité et besoin de financement
Rappel : certains agents épargnent plus qu’ils n’investissent, on dit qu’ils dégagent une " capacité de financement ",
D’autres, au contraire, investissent plus qu’il n’épargnent, on dit qu’ils dégagent un " besoin de financement ",
La capacité de financement des uns permet de financer en partie les investissements de ceux qui en ont besoin. Les agents à capacité de financement sont donc structurellement prêteurs, les autres emprunteurs ; on assiste à un transfert de l’épargne de ceux qui ont trop vers ceux qui n’en ont pas suffisamment ; c’est cela que l’on appelle le transfert d’épargne.
Dans ce cas, le financement des investissements se fait sans création monétaire.
2 –La situation des différents agents (à partir du TEE)
- Les ménages
. Ils sont structurellement prêteurs
. Les déterminants de leur S
. Les déterminants de leur I
- Les entreprises
. Structurellement emprunteuses, mais exceptionnellement depuis 1992
- Les administrations publiques
. Structurellement emprunteuses
. Augmentation des déficits publics dans les années 80,
les causes :
- le ralentissement de l’activité économique, diminution des recettes
- effet boule de neige de l’endettement public (il faut payer les intérêts augmentation des dépenses)
les conséquences :
- rôle contracyclique
- effet d’éviction surtout que les taux d’intérêt sont déjà élevés.
B – LE ROLE DES BANQUES
1 – Dans le transfert d’épargne :
- ce transfert d’épargne se réalise parfois directement entre prêteurs et emprunteurs, grâce au marché des capitaux où se confrontent directement offre et demande de capitaux = les emprunteurs émettent des titres qui sont souscrits par les agents disposant d’un excédent d’épargne. On parle alors d’un système de finance directe. Dans ce cas, les banques ne jouent aucun rôle. Ce sont les épargnants qui prennent les risques.
Mais ce transfert d’épargne peut aussi se réaliser par l’intermédiaire des banques : les épargnants leur confient leurs fonds disponibles et les banques ensuite, après avoir centralisé cette épargne, consentent à leurs clients des prêts dont elles assument les risques (insolvabilité…). On parle alors d’intermédiation financière, les banques jouent un rôle d’intermédiaire entre épargnants et emprunteurs.
Ce financement intermédié possède un avantage sur la finance directe : il permet de financer certains investissements qui ne le seraient pas par les épargnants directement. En effet, généralement les épargnants souhaitent réaliser des placements sûrs (peu risqués) et liquides (ils peuvent récupérer leurs fonds rapidement, par exemple en revendant les titres), or certains investissements sont risqués et nécessitent un financement à long terme : les emprunteurs (investisseurs) ont donc besoin de financement à long terme et dont le rendement comporte des risques, leurs besoins ne correspondent donc pas forcément aux désirs des prêteurs épargnants.
2 – Le bouclage du financement par création monétaire
- les ressources d’épargne disponibles dans une économie sont rarement suffisants pour financer les investissements nécessaire à la croissance ; de ce fait, il faut assurer une création monétairequi permette d’élever les moyens de financement pour payer un volume de transaction plus important.
- - les banques jouent un rôle primordial dans ce bouclage financier en accordant des crédits. Leur rôle devient prédominant dans les cas où l'épargne est insuffisante ou dans les cas où les épargnants refusent de financer les investissements en considérant que ces placements sont peu rémunérateurs ou trop risqués. Leur rôle est très important aussi dans les périodes de forte croissance des investissements (on verra comment cela a été le cas en France pendant les 30 glorieuses).
- Ce faisant, les banques prennent des risques que particuliers ne peuvent pas prendre.
Le système a peu de chance de chuter car les investissements qui sont financés, permettent, s’ils ont été judicieusement choisis, de générer des flux de revenus qui permettent ensuite de rembourser largement les crédits octroyés. Le rôle d’un bon banquier, c’est donc aussi de choisir parmi les projets d’investissements à financer qu’on lui présente, ceux qui ont toutes les chances les plus rentables. On juge une banque à ses choix industriels.
L’ECONOMIE d’ENDETTEMENT ET SES EFFETS
Q’est-ce qu’une économie d’endettement ?
- un autofinancement des entreprises très inférieur à leurs besoins de financement,
- un crédit bancaire prépondérant dans le financement de l’activité économique,
- une autonomie très limitée de la banque centrale qui est obligée de fournir aux banques toutes les liquidités dont elles ont besoin,
Pourquoi ce type d’économie de financement se dupe-t-il ?
Il se dupe dans des pays où le taux d’épargne est structurellement inférieur au taux d’investissement. Dans ce cas, les entreprises ne peuvent pas avoir recours seulement à la finance directe, elles ne peuvent pas collecter les fonds nécessaires pour réaliser leurs projets de cette façon ; c’est pour cette raison qu’elles font massivement appel au crédit bancaire. C’est la seule solution pour maintenir un niveau d’investissement et donc de croissance important. Si on ne finançait les investissements que sur l’épargne disponible, on aurait un taux de plus en plus faible.
Le rôle de la banque centrale : elle est un peu coincée car :
-elle ne peut pas trop utiliser l’arme des taux d’intérêt, car dans une économie où l’autofinancement est faible, l’investissement est plus sensible au taux d’intérêt,
- elle hésite à limiter son refinancement car ce serait limiter les crédits et donc la croissance.
- Résultat : les banques sont fortement endettées auprès de la banque de France qui est un peu obligée de se soumettre à leurs demandes sous peine de brider la croissance.
Les conséquences en France
L’économie d’endettement est inflationniste
Le surendettement
VERS UNE ECONOMIE DE MARCHE FINANCIER ?
Les limites à la création monétaire pour la banque centrale
Dans la mesure où quel que soit le point de vue que l’on adopte, la masse monétaire a une influence sur l’économie, la banque centrale est obligée de tenir compte de ces conséquences pour fixer des limites à l’évolution de la masse monétaire.
Au sujet de ces effets, il existe un débat entre deux courants théoriques.
1 – Pour les monétaristes : un gonflement trop rapide de masse monétaire entraîne une hausse des prix.
- Ils repartent de l’équation MV = PT
- Ils postulent qu’un gonflement de masse monétaire n’a aucun effet sur le volume des transactions, c’est-à-dire sur la croissance. Ils pensent que la monnaie en général ne peut pas jouer un rôle moteur sur la croissance. On dit que la monnaie est neutre.
- Avec ces hypothèses, il est clair que si la masse monétaire augmente plus vite que les transactions, c’est-à-dire que si la masse monétaire augmente plus vite que la production du pays, alors on assistera à une hausse des prix.
. La Banque Centrale doit se fixer une règle de progression de la masse monétaire très simple : il faut qu’elle augmente globalement qu même rythme que la production. Il faut qu’il y ait juste assez de moyens de paiement, mais pas trop, sinon on court le risque de l’inflation.
. les Banques Centrales dans leur ensemble se fixent ainsi des objectifs de croissance de la masse monétaire en fonction de l’évolution de la situation économique.
. Il s’agit de décisions qui ne relèvent pas d’un choix et qui donc ne sont pas politiques : on peut confier ces décisions à des experts : autonomie des banques Centrales.
2 – Pour les keynésiens il est possible dans certaines conditions de mener une politique monétaire active, efficace pour soutenir la croissance :
- ils repartent aussi de l’équation MV = PT
- mais ils postulent qu’un gonflement de masse monétaire peut entraîner un effet sur la croissance : les agents disposant de davantage de revenus, vont être amenés à effectuer plus de dépenses et donc les entreprises vont vendre et produire plus.
Pour que cela, il faut que les entreprises soient prêtes à répondre à cette augmentation de la demande.
En situation de crise, où les entreprises manquent de débouchés, cela peut être tentant. On parle alors de politique monétaire expansive (par opposition à restrictive).
Pour les keynésiens, un gonflement excessif de masse monétaire peut aussi entraîner de l’inflation. Dans ce cas, il faut mener une politique monétaire restrictive.
3 – Comment la Banque Centrale peut-elle agir sur la masse monétaire ?
- en accordant plus facilement des avances au Trésor (on a vu qu’elles étaient sources de création monétaire)
- surtout en jouant avec ses relations aux autres banques :
. en pratiquant un taux de réescompte plus élevé . Si les taux de réescompte est élevé, les banques sont découragées d’avoir recours à cette pratique et découragés aussi de pratiquer l’escompte (elles élèvent leur taux pour décourager les entrepreneurs).
. en pratiquant surtout un taux de refinancement plus attractif ou moins dissuasif.
On a vu que les banques qui manquent de monnaie centrale doivent se refinancer auprès de la banque de France ou des autres banques sur le marché monétaire ; plus elles paient un taux d’intérêt élevé, plus elles seront incitées à réduire leurs besoins en monnaie centrale et donc plus elles rechigneront à accorder des crédits. La banque de France agit sur les taux d’intérêt de la façon suivante : elle fixe deux niveaux de taux que l’on appelle les taux directeurs car ils fixent les ???
L’évolution des taux pratiqués sur le marché monétaire par les banques prêteuses.
- Comment influence-t-elle les taux d’intérêt ?
. De temps en temps, elle demande aux banques quels sont leurs besoins en monnaie centrale et quel taux elles sont prêtes à payer. Ensuite, elles centralise et annonce combien de demandes elle sert et à quel taux : c’est ce taux que l’on appelle le taux d’appel d’offres.
. Ensuite, elle fixe ½ point au-desssus du taux des pensions à 7 jours.
Les banques peuvent accéder à ces prêts quand elles le désirent par opposition aux appels d’offre quand la Banque de France le décide.
Les banques n’y ont recours que si le taux sur le marché monétaire est plus élevé, cela fixe donc une borne supérieure aux taux.
- 2ème action : elle peut acheter ou vendre des titres pour agir sur la quantité de monnaie centrale.
Si elle vend des titres, elle ponctionne de la monnaie centrale,
Si elle achète, au contraire, elle augmente la monnaie centrale sur le marché.
. Elle peut aussi, si elle veut faire grimper les taux sur le marché monétaire, proposer aux banques prêteuses un taux plus rémunérateur que celui offert par les banques emprunteuses.
4 – Les limites de la politique monétaire
- pas toujours libres de fixer ses taux comme elle l’entend (contrainte extérieure)
- une augmentation des taux d’intérêt n’est pas toujours suffisante pour relancer l’activité
Source: www.supercdi.free.fr
Publié le 09/03/2010 à 13:44 par fico
Rôle d’une Banque Centrale
La banque centrale d’un (ou plusieurs) État est une institution chargée par un pays (ou un ensemble de pays dans le cas d’une zone monétaire comme la zone euro) de superviser :
la création de monnaie par le système bancaire,
la politique monétaire,
et aussi le bon fonctionnement des banques au niveau de leur solvabilité et du respect des réglementations.
Cette institution peut être indépendante du pouvoir politique, en totalité comme la Banque centrale européenne (BCE), ou en quasi-totalité, comme la Réserve fédérale des États-Unis (la Fed).Concernant la politique monétaire, il s’agit dans la plupart des cas de la lutte contre l’inflation afin de garantir la valeur de la monnaie (c’est ainsi l’objectif statutaire de la BCE). Parfois, la banque centrale s’est fixé un niveau d’inflation moyen à ne pas dépasser (par exemple 2% pour la BCE): pour cela, elle dispose de plusieurs instruments lui permettant de faire varier la masse monétaire en circulation dans le pays et le coût des crédits accordés aux particuliers et entreprises.Le principal instrument est la fixation des taux directeurs. Ces taux déterminent le coût pour les banques commerciales à se refinancer auprès de la banque centrale.
Incidences d’une Banque centrale sur l’économie
Le taux d’intérêt du marché de refinancement au jour le jour des banques commerciales est dirigé par la Banque Centrale. D’où son nom de taux directeur.Lorsque le taux d’intérêt baisse, les agents économiques empruntent davantage pour acheter, ce qui provoque une hausse de la demande et donc une tendance à la hausse des prix. Inversement, lorsque le taux d’intérêt monte, les agents économiques empruntent moins, donc achètent moins, et il existe une tendance à la baisse des prix.La modification du taux directeur est le principal moyen d’une Banque Centrale pour agir sur l’économie. Le schéma classique représentant la loi de l’offre et de la demande enseigne que lorsque la demande augmente, les prix montent, et lorsque la demande baisse, les prix baissent. C’est sur ce schéma simple que se fonde l’action de la Banque Centrale.La Banque Centrale utilise cette observation macro-économique afin que la monnaie conserve une valeur stable, un « pouvoir d’achat » stable. Ce pouvoir d’achat est évalué par un indice des prix. Ainsi, lorsque les prix montent ou risquent de monter, la Banque Centrale augmente le taux d’intérêt. Cela tend à réduire le volume du crédit, donc la demande de produits et services, ce qui ralentit cette hausse des prix. Inversement, lorsque les prix ont tendance à baisser, la Banque Centrale baisse le taux d’intérêt, ce qui augmente la demande, ce qui tend à une hausse des prix.
Crédibilité d’une banque centrale
L’inflation est déterminée concrètement par le comportement des agents (choix des prix de vente par les entreprises, comportement d’achat et d’épargne des ménages, marchés financiers, etc.). Ces agents déterminent leur comportement en fonction de leurs anticipations d’inflation future. Dès lors, il est essentiel pour la banque centrale que ces agents croient en sa capacité à atteindre ses objectifs d’inflation pour que ceux-ci se réalisent. La crédibilité d’une banque centrale met des années, parfois des décennies, avant d’être obtenue. Elle est basée sur la confiance des agents économiques que la banque centrale saura faire face aux chocs économiques avec une politique monétaire appropriée.
Source: wikipédia.org
Publié le 09/03/2010 à 12:51 par fico
Monnaie et financement:
-Formes et Fonctions
-Monnaie en circulation dans une economie
http://supercdi.free.fr/ses/monnaie.htm
Publié le 06/03/2010 à 18:05 par fico
Rôle d’une Banque Centrale
La banque centrale d’un (ou plusieurs) État est une institution chargée par un pays (ou un ensemble de pays dans le cas d’une zone monétaire comme la zone euro) de superviser :
la création de monnaie par le système bancaire,
la politique monétaire,
et aussi le bon fonctionnement des banques au niveau de leur solvabilité et du respect des réglementations.
Cette institution peut être indépendante du pouvoir politique, en totalité comme la Banque centrale européenne (BCE), ou en quasi-totalité, comme la Réserve fédérale des États-Unis (la Fed).Concernant la politique monétaire, il s’agit dans la plupart des cas de la lutte contre l’inflation afin de garantir la valeur de la monnaie (c’est ainsi l’objectif statutaire de la BCE). Parfois, la banque centrale s’est fixé un niveau d’inflation moyen à ne pas dépasser (par exemple 2% pour la BCE): pour cela, elle dispose de plusieurs instruments lui permettant de faire varier la masse monétaire en circulation dans le pays et le coût des crédits accordés aux particuliers et entreprises.Le principal instrument est la fixation des taux directeurs. Ces taux déterminent le coût pour les banques commerciales à se refinancer auprès de la banque centrale.
Incidences d’une Banque centrale sur l’économie
Le taux d’intérêt du marché de refinancement au jour le jour des banques commerciales est dirigé par la Banque Centrale. D’où son nom de taux directeur.Lorsque le taux d’intérêt baisse, les agents économiques empruntent davantage pour acheter, ce qui provoque une hausse de la demande et donc une tendance à la hausse des prix. Inversement, lorsque le taux d’intérêt monte, les agents économiques empruntent moins, donc achètent moins, et il existe une tendance à la baisse des prix.La modification du taux directeur est le principal moyen d’une Banque Centrale pour agir sur l’économie. Le schéma classique représentant la loi de l’offre et de la demande enseigne que lorsque la demande augmente, les prix montent, et lorsque la demande baisse, les prix baissent. C’est sur ce schéma simple que se fonde l’action de la Banque Centrale.La Banque Centrale utilise cette observation macro-économique afin que la monnaie conserve une valeur stable, un “pouvoir d’achat” stable. Ce pouvoir d’achat est évalué par un indice des prix. Ainsi, lorsque les prix montent ou risquent de monter, la Banque Centrale augmente le taux d’intérêt. Cela tend à réduire le volume du crédit, donc la demande de produits et services, ce qui ralentit cette hausse des prix. Inversement, lorsque les prix ont tendance à baisser, la Banque Centrale baisse le taux d’intérêt, ce qui augmente la demande, ce qui tend à une hausse des prix.
Crédibilité d’une banque centrale
L’inflation est déterminée concrètement par le comportement des agents (choix des prix de vente par les entreprises, comportement d’achat et d’épargne des ménages, marchés financiers, etc.). Ces agents déterminent leur comportement en fonction de leurs anticipations d’inflation future. Dès lors, il est essentiel pour la banque centrale que ces agents croient en sa capacité à atteindre ses objectifs d’inflation pour que ceux-ci se réalisent. La crédibilité d’une banque centrale met des années, parfois des décennies, avant d’être obtenue. Elle est basée sur la confiance des agents économiques que la banque centrale saura faire face aux chocs économiques avec une politique monétaire appropriée.
Source: wikipédia.org
Publié le 02/10/2009 à 17:55 par fico
LES MECANISMES DE LA CREATION MONETAIRE
Il est important de savoir qui créé la monnaie car chaque création monétaire génère une opération économique en contrepartie (la création monétaire est liée au financement de l’économie).
1. Comment se définit la masse monétaire ?
2. Comment se définit la création monétaire ?
I –LA CREATION MONETAIRE
A - Quand y-a-t-il création monétaire ?
Quels acteurs ? En quelles occasions ?
LE SYSTEME EUROPEEN DE BANQUES CENTRALES (SEBC) =
La Banque Centrale Européenne (BCE) :
Les Banques centrales nationales (ex BDF) :
(banques de premier rang)
Emission des billets de banque en euro
Avances au Trésor Public
Achat de devises
Le Trésor public (agent financier de l’Etat) Frappe de pièces de monnaie
Création de monnaie scripturale en créditant les comptes des titulaires de CCP
Emission de bons du Trésor
Les Banques commerciales
(banques de second rang) Octroi de crédits
Achats de devises
Achats de bons du Trésor
Achat de titres de créances à leurs clients (escompte effets de commerce)
B - Les crédits accordés vont provoquer des dépôts
Les dépôts spontanés mettent à la disposition des banques des billets émis par la BCE, de la monnaie centrale (émise par la banque centrale). Les banques vont accorder des crédits, faire des prêts aux entreprises pour accroître leur production. Quand interviendra le paiement (par chèque, virement ou billets) de la production supplémentaire vendue, les entreprises déposeront les fonds auprès des banques. Avec ces nouveaux dépôts les banques font de nouvelles ouvertures de crédit et ainsi de suite…Ce sont les crédits accordés qui font les dépôts.
Soit l’entreprise Dupont qui obtient de sa banque un crédit de 1000 Unités monétaires. L’entreprise Dupont la remboursera à l’échéance du montant du crédit.
Banque DES SOUS
Actif Passif
Créances sur Dupont + 1000 Compte de Dupont + 1000
Entreprise DUPONT
Actif Passif
Compte à la Banque Des sous + 1000 Dette à l’égard de la Banque Des sous + 1000
Le crédit a bien été accordé sans dépôt préalable. Il y a bien création monétaire par le banquier. Les remboursements seront une destruction monétaire. Une banque a donc le pouvoir de création monétaire.
Ce pouvoir de création de monnaie est pourtant limité.
C/ LE MULTIPLICATEUR DE CREDIT ou MULTIPLICATEUR KEYNESIEN
Le multiplicateur de crédit permet de comprendre comment fonctionne la création de monnaie liée aux crédits accordés par les banques commerciales. Il exprime le lien qui existe entre l’excédent de liquidités des banques et les offres de crédit des banques auprès des agents économiques (donc la création monétaire). C’est un procédé qui permet aux banques de prêter plus d’argent qu’elles n’en détiennent en réserve.
Commentaire de l’expression : « les dépôts font les crédits et les crédits font les dépôts » :
Si on suppose que ce sont les dépôts qui font-les crédits. L’utilisation de ce crédit va être à l’origine d’un nouveau dépôt qui lui-même donnera naissance à un nouveau crédit, moindre toutefois puisque la banque commerciale va conserver une partie du dépôt sous forme de monnaie banque centrale pour faire face aux besoins de ses clients et régler ses dettes vis à vis des autres banques
Le crédit est toujours à l’origine d’une surmultiplication de la création monétaire.
3. Quel est l’effet du remboursement d’un crédit bancaire sur la masse monétaire ?
II – LES LIMITES DE LA CREATION MONETAIRE PAR LES BANQUES
L’octroi de crédits est l’une des fonctions principales des banques et est à l’origine de la création monétaire mais des contraintes vont restreindre la création monétaire. La création de monnaie dépend :
• des demandes de crédits provenant des entreprises ou des ménages.
• Des réserves de monnaie dont disposent les banques commerciales auprès de la Banque de France (la monnaie centrale ou base monétaire) et qui conditionnent la possibilité qu’ont les banques d’octroyer des crédits. On appelle refinancement l’opération qui consiste pour une banque commerciale à se procurer de la monnaie banque centrale.
III – LA MASSE MONETAIRE ET SES CONTREPARTIES
Il faut être capable de mesurer la quantité de monnaie disponible car une croissance de la masse monétaire peut stimuler l’activité économique ou relancer l’inflation. C’est le rôle de la BCE.
A/ LES AGREGATS MONETAIRES
Rappel : La monnaie est un instrument de paiement et un instrument de réserve de valeur. Elle peut donc être détenue sous forme liquide, les liquidités (pièces et billets) mais aussi sous forme d’épargne facilement convertible, on dit d’actifs ou placements liquides : économies des ménages sur des comptes d’épargne, des CODEVI, des achats de parts d’OPCVM (Organismes de Placement Collectif de Valeurs Mobilières) : les sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) et les fonds communs de placement (F.C.P.). Ces placements s’ils ne sont pas de la monnaie peuvent être convertis très rapidement par les détenteurs en monnaie et donc faire gonfler brusquement la masse monétaire en circulation. Les autorités monétaires les surveillent très attentivement.
4. Définir « agrégats monétaires »
B/ LES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE
Elles permettent de savoir quels agents économiques ont contribué à la formation de la masse monétaire.
Ce sont les crédits accordés :
• à l’Etat par le Trésor Public pour satisfaire ses besoins de financement
• aux entreprises et aux ménages par les organismes financiers (banques…)
• à l’extérieur du pays aux non-résidents
• les avoirs gérés par la Banque de France (or, devises)
Publié le 02/10/2009 à 17:49 par fico
PLAN
1. DÉFINITIONS
1. La monnaie
2. La monnaie Fiduciaire
3. La monnaie scripturale
2. LES FONCTIONS DE LA MONNAIE
1. Instrument d'échange
2. Instrument de mesure de valeur
3. Instrument de réserve de valeur
3. LA MASSE MONÉTAIRE
1. Définitions
2. Les Agrégats monétaires
3. Vitesse de circulation
4. LA CRÉATION MONÉTAIRE
1. Mécanismes de la création monétaire
2. Conclusion
5. LES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONÉTAIRE
1. La contrepartie extérieure
2. L'Endettement Intérieur Total
6. CONCLUSION
7. SOURCES
1 DÉFINITIONS
1.1 La Monnaie
Pour Denise Flouzat, qui cite A. Chaineau et son Mécanismes et politique monétaire, coll. « SUP », PUF, 1971 :
« La monnaie est constituée par l'ensemble des moyens de paiement directement utilisables pour effectuer des règlements sur les marchés des biens et des services, c'est-à-dire par l'ensemble des actifs acceptés partout, par tous et en tous temps pour le règlement de dettes issues de l'échange. »
Pour Raymond Barre, dans Économie politique, coll. « Thémis », PUF, tome 2 :
« La monnaie peut se définir comme un bien d'échange généralement accepté au sein d'une communauté de paiement. »
Cette confiance se manifeste généralement au sein d'une communauté qui est la nation, mais parfois certains instruments monétaires acquièrent des caractères de monnaie internationale comme l'or ou le dollar.
Tout moyen de paiement qui permet de régler sans délai et définitivement une dette ou un achat. Elle possède trois fonctions essentielles :
• Instrument d'échange
• Instrument de mesure des valeurs
• Instrument d'Épargne - réservoir de valeurs
Elle doit posséder en outre un pouvoir libératoire.
Autrefois, la monnaie pouvait avoir la forme de métaux précieux, lettres de change, coquillage, bétail, etc.
Des mots comme « de pecus » signifiant le troupeau a donné, le pécule, pécuniaire etc.
« capita » signifiant la tête de bétail nous est resté dans Capital !
Pièce de monnaie représentant le « Nègre Phénicien Cadmos » apportant l'écriture aux grecs. Coquillage Cauris pouvant être utilisés comme monnaie au Burkina Faso.
Aujourd'hui, la monnaie revêt deux formes principales :
1.2 Monnaie Fiduciaire
Monnaie constituée par les billets et les pièces.
La monnaie métallique a connu 3 grandes étapes :
1. La monnaie pesée — À Babylone et en Égypte apparut la monnaie pesée sous forme de lingots dont il fallait mesurer le poids de métal qui servait de paiement lors de chaque transaction.
2. La monnaie comptée — Vers 800 avant J.C. Les lingots furent divisés en pièces. Succès immédiat !
3. La monnaie frappée — Les monnaies métalliques or et argent furent frappées sous le contrôle d'autorités religieuses, puis politique qui garantissaient le titre et le poids de métal précieux qu'elles contenaient.
Rapide historique :
Rome Monnaie unique dans le bassin méditerranéen.
Moyen Âge Nombreuses monnaies locales frappées par les monarques, princes ou même abbayes. Les monarchies absolues qui s'instaurèrent à partir du XVIème siècle apportent une concentration progressive dans la frappe des monnaies métalliques.
France le système de monnaie ne change pas de Saint Louis jusqu'à la Révolution de 1789. La livre est divisé en 20 sous et le sou est divisé en 12 deniers.
Loi du 7 germinal an XI (28 mars 1803) : institut une définition précise de l'unité monétaire française en poids de métal lié à l'effort de généralisation des systèmes métriques. Le franc était défini par rapport à l'or et à l'argent. Nous sommes dans un système bimétallique ; avec un rapport d'une unité d'or pour 15,5 unités d'argent. Or, la loi de Gresham nous apprend dès le XVIème siècle que la mauvaise monnaie chasse la bonne monnaie !
1876 Abandon du système bimétallique et adoption d'un système monométallique sur l'or évidemment ! (jusqu'en 1914).
1914 Cours forcé des billets de banque et appel au civisme pour que les français apportent leur or en échange de remise de billets de banque. Apparition de la monnaie scripturale.
Cependant, l'or va conserver deux usages bien définit :
1. instrument de placement, et particulièrement en France ;
2. instrument de règlement des soldes débiteurs dans les échanges internationaux (or dit monétaire).
Les billets de banque vont évoluer selon le shéma suivant :
1. Billets de banque représentatif de métaux précieux.
2. Billets de banque convertible ou monnaie fiduciaire.
3. Billets de banque non convertible ou papier-monnaie.
1.3 Monnaie Scripturale
Monnaie ainsi dénommée parce qu'elle est inscrite sur les livres de certaines institutions financières. Elle est apparue en même temps que les premières banques et a donc précédé les billets de banque dont l'invention date du XVIIème siècle.
Les moyens de paiement scripturaux (carte, chèque, virement, prélèvement, etc.) sont des dispositifs qui permettent le transfert des fonds tenus en compte par des établissements de crédit ou des institutions financières assimilées suite à la remise d'un ordre de paiement.
Le développement de la monnaie scripturale repose sur deux principes :
1. Commodité
2. Sécurité.
1.3.1 Commodité
Commodité des règlements effectués par jeux d'écriture sans exiger le déplacement du débiteur et/ou du créancier.
1.3.2 Sécurité
Sécurité des règlements car l'utilisation de la monnaie scripturale rend leur preuve facile grâce à la comptabilité des E.C. et évite les dangers de perte ou de vol.
1.3.3 Composition
Pour assurer ce bon fontionnement, à la fois commode et en toute sécurité, la monnaie scripturale doit avoir des conditions dans sa composition : Ce sont les dépôts à vue dans les E.C. qui constituent la monnaie scripturale.
1.3.4 Circulation
Il existe plusieurs moyens, plusieurs supports pour matérialiser l'ordre, pour faire circuler la monnaie scripturale :
• le chèque
• le virement
• l'avis de prélèvement
• et le T.U.P.
Les effets de commerce (Lette de change et billet à ordre) bien que permettant de faire circuler la monnaie, sont avant toute chose, des instruments de crédit avant d'être des moyens de paiement. Ils ne sont donc pas analysés ici.
2 LES FONCTIONS DE LA MONNAIE
2.1 Instrument d'échange
2.2 Instrument de mesure de la valeur
2.3 Instrument de réserve de valeur
La monnaie constitue la liquidité par excellence. L'analyse de cette liquidité passe par la définition de la Masse Monétaire, ou des Masses Monétaires...
3 LA MASSE MONÉTAIRE
3.1 Définitions
« La masse monétaire est constituée par le stock de créances parfaitement liquides détenues sur le secteur bancaire par le secteur non bancaire ». Cette définition n'est pas satisfaisante car trop restrictive et ne correspondant plus aux réalités d'aujourd'hui. Le Conseil National du Crédit et du Titre (CNCT) propose donc une autre définition.
« La masse monétaire est le total des disponibilités monétaires et quasi-monétaires gérées par les Établissements de Crédit. ».
3.2 Les agrégats monétaires
Cf. les Agrégats Monétaires.
3.3 Vitesse de circulation
La masse monétaire permet de connaître l'ensemble des disponibilités. Il s'agit d'une comptabilité de stock. Mais il est également important de savoir avec quelle intensité les agents économiques utilisent ce stock de monnaie. Il s'agit du concepte de vitesse de circulation de la monnaie. Aujourd'hui en France, la Banque de France calcule deux indicateurs selon deux approches différentes :
• la vitesse-transaction
• la vitesse-revenu
3.3.1 La Vitesse-transaction
Consiste à recenser les règlements et à les rapprocher du stock monétaire. Il s'agit d'un calcul statistique pondéré effectué par sondage des services de la Banque de France. Cet indicateur permet de montrer l'influence de la politique d'encadrement du crédit sur la demande de monnaie.
Pendant les périodes restrictives sur le crédit, les A.E. mobilisent leurs encaisses inactives. La vitesse de circulation s'accroît.
3.3.2 La vitesse-revenu
Rapport entre un agrégat de la comptabilité nationale (par exemple le PIB) et le stock de monnaie. Il s'agit donc d'un indicateur synthétique.
V = PIB en valeur / Disponibilités monétaires (M4)
Ces variations mesurent le degré de liquidité monétaire souhaité par les A.E. non-financier ; c-à-d leurs besoins. En période de stabilité monétaire, la vitesse diminue. En période d'inflation, la vitesse augmente.
4 LA CRÉATION MONÉTAIRE
4.1 Mécanismes de la création monétaire
Nous partons du Bilan simplifié d'une banque :
Bilan Banque "A"
ACTIF PASSIF
Créances Dépôts
Titres Dettes
(dont Comptes rémunérés)
Immobilisations Fonds Propres
Cf. le Bilan d'une Banque...
Imaginons une opération de crédit accordée par la Banque "A" à son client M. X. Cette opération est immédiatement inscrite au crédit du compte de M. X que celui-ci peut décaisser. Il s'agit donc d'un prêt :
Bilan Banque "A"
ACTIF PASSIF
Créances
Créance sur X : +10.000 Dépôts
Compte de M. X : +10.000
Titres Dettes
(dont Comptes rémunérés)
Immobilisations Fonds Propres
Une opération de crédit... avec une seule banque dans le circuit !
Grâce à son solde créditeur, M. X peut se livrer à une opération commerciale avec Y :
• X règle Y qui a la même Banque "A"
• Y place l'argent sur un compte rémunéré.
Bilan Banque "A"
ACTIF PASSIF
Créances
Créance sur X : +10.000 Dépôts
Compte de M. X : 0
Titres Dettes
Dont Comptes rémunérés :
Compte de M. Y : +10.000
Immobilisations Fonds Propres
Une opération de crédit... avec deux banques dans le circuit !
Y a une autre banque, la Banque "B" ; il y dépose le chèque de X sur un compte rémunéré (en rouge) : après compensation, la Banque "B" détient le chèque tiré par X sur la Banque "A". Mais elle n'en veut pas parce qu'il ne porte pas d'intérêt.
Elle demande donc à la Banque "A" de lui racheter en monnaie, que la Banque "A" dont d'abord emprunter à une autre banque sur le marché Interbancaire, c'est-à-dire à la Banque "B" puisqu'il n'y a que deux banques dans notre circuit... (en bleu).
Ou avec ce chèque, elle achète un titre portant intérêt à la Banque de X... (en vert).
Bilan Banque "A" Bilan Banque "B"
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
Créances
+10.000 Dépôts Créances
+10.000 Dépôts
Titres
-10.000 Dettes
+10.000 Titres
+10.000 Dettes
Dont Comptes rémunérés : Dont Comptes rémunérés :
Compte de M. Y : +10.000
Immobilisations Fonds Propres Immobilisations Fonds Propres
Les ratios prudentiels
A priori, rien ne limite l'activité de crédit des banques, sinon la demande.
Pour que les banques ne fassent pas trop facilement faillite en cas de crise entraînant l'augmentation des risques (créances douteuses), la Banque des Réglements Internationaux a édicté des ratios prudentiels repris par les états membres :
Ratio Cooke
Fonds Propres / Total des engagements (créances) > 8%
Le Contrôle des établissements de crédit.
4.2 Conclusion
Les crédits font les dépôts : les banques créent de la monnaie en faisant crédit.
Lorsqu'il a « fuite » de sa sphère monétaire, une banque doit se refinancer.
Le marché où les banques empruntent et se prêtent au jour le jour de la monnaie est le « marché interbancaire » : le taux y est celui de l'argent « au jour le jour ».
5 LES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONÉTAIRE
Les contreparties de la masse monétaire représentent les sources de la création monétaire. Comme nous trouvons les agrégats de monnaie dans la comptabilité des Établissements de Crédit, les contreparties sont les regroupements de l'ensemble des postes non monétaires. Regroupements effectués selon des critères pertinents du point de vue de l'analyse économique.
5.1 La contrepartie extérieure
Le premier regroupement se fait selon le critère Résident / Non-résident.
Nous avons vu qu'était extrait des agrégats monétaires, les avoirs des Non-résidents. Dès lors, l'ensemble des avoirs et engagements des Établissements de Crédit envers les Non-résidents doivent être regroupés pour constituer la contrepartie extérieure. Ceci est cohérent avec les statistiques nationales et en particulier la Balance des paiements.
Les variations de la contrepartie extérieure correspondent, à quelques nuances près (du aux variations de cours de monnaie selon la date de l'étude), aux mouvements dus au solde des transactions courantes et aux mouvements de capitaux.
5.2 L'Endettement Intérieur Total
Le second regroupement correspond aux financements des agents économiques non-financiers résidents et regroupé dans la notion de crédit interne. Celui-ci est ventilé en fonction de la nature du débiteur, soit :
1. créances sur l'état
2. créances sur l'économie.
Cette décomposition privilégie le critère de comptabilité nationale de l'agent économique et ne prend en compte le support financier (prêts bancaires ou titres) que de façon secondaire.
Schéma de la Masse Monétaire et de ses contreparties (simplifié)
M3 = Extérieur
+ Crédit interne
• Créances sur l'État
o crédits
o titres
• Créances sur l'économie
o crédits
o titres
+ Solde des opérations diverses (notamment du circuit d'encaissement et de recouvrement des chèques et effets)
– Ressources non monétaires nettes des établissements
• Épargne contractuelle (reprise dans L – M3)
• Ressources stables nettes (obligations et fonds propres)
Cependant, le fort développement de l'activité titres dans les années 1980 a perturbé cette vision simplificatrice des contreparties de la masse monétaires car les banques ont augmenté la part de leur activité pour elle-même sans qu'il y ait nécessairement une contrepartie dans le sens intermédiation du terme. Désormais, les contreparties se prêtent mal à des calculs d'objectif monétaire détaillés.
Le crédit interne ne retrançant que la partie du financement de l'économie assurée par les établissements de crédit, et la part des crédits désintermédiés augmentant, il fallait trouver un nouvel agrégat recensant le financement global de l'économie.
C'est l'Endettement Intérieur Total (EIT) ; qui mesure l'ensemble de l'endettement des agents non financiers résidents auprès des établissements de crédit, sur les marchés de capitaux internes et par emprunts à l'étranger.
Ancien nom : Crédit Intérieur Total.
6 CONCLUSION
7 SOURCES
Mes sources pour ce cycle de conférence fûrent :
1. L'Économique
Paul A. Samuelson. Tome 1 & 2 – Collection U – Armand Colin 1978. Professeur d'économie au M.I.T.
2. Économie Contemporaine
Denise Flouzat. Tome 1 – Les fonctions Économiques – PUF 1979. Professeur d'économie à Paris I. Membre du CPM.
3. Dictionnaire Electronique pour la Finance et l'Informatique (DEFI)
Thierry Feltz.
Liens
http://thierry.defi.free.fr/DEFI_E.html#ETABLISSEMENTS%20DE%20CREDIT