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Date de création : 06.04.2009
Dernière mise à jour : 15.07.2021
165 articles


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L'Afrique a faim

Publié le 05/02/2011 à 13:23 par fico Tags : afrique bonne

L’Afrique est en proie à des manifestations sans précédente ce qui ressemble à une révolution populaire est partie de la Tunisie suite à l’immolation d’un jeune du fait de la vie chère et de la misère, a abouti au départ du président Ben Ali au pouvoir depuis plus de 20ans, cette manifestation a attaqué par le même syndrome l’Egypte qui est l’un des grands pays du monde arabe et de l’Afrique la population réclamant le départ de leur président au pouvoir depuis plus de 30ans; aucun pays africain n’est épargné par le syndrome.

Que se passe-t-il en Afrique ?

La population a-t-elle compris enfin que son avenir est entre ses mains ?

 Pourquoi la vie est elle de plus en plus chère en Afrique ?

Un adage populaire dit  « Ventre affamé n’a point d’oreille »

Les africains ont faim quel paradoxe un continent si riche et si diversifié avec un climat favorable et des atouts géographiques inestimable, un continent qui attire toutes les convoitises de part ses richesses minières agricoles et son potentiel humain mais pourtant très pauvre.

L’histoire retiendra que l’ensemble des manœuvres politiciennes occidentales a appauvri l’Afrique; pour leurs intérêts égoïstes les occidentaux ont crée des conflits et des sécheresses par la déforestation massive ils nous ont poussé à l’industrialisation et à la monoculture de rente, les jeunes ont du quitté campagne abandonnant terres cultures pour les grandes métropoles en plus ils nous ont apporté leur machin de programme d’ajustement structurel qui n’avait rien à voir avec les réalités africaines, conséquence l’Afrique n’arrive plus à se nourrir.

Cette Afrique qui dans les années 70 connaissait pour la plupart de ses pays l’autosuffisance alimentaire est devenu essentiellement importatrice subissant ainsi les coûts de fluctuations des prix sur le marché international.

Si nos dirigeants ne s’étaient pas laisser dupé ils auraient  subventionner l’agriculture et  y accorder une bonne partie des allocations budgétaires nationales l’agriculture aurait pu devenir le moteur du développement économique et sociale.

 

Par Njogang Armand

FRANC CFA

Publié le 09/12/2010 à 09:43 par fico Tags : création cadre livre afrique maroc
MONNAIE: Un économiste dénonce la stagnation monétaire des héritiers du FCFA
claude dalmeidaL'économiste béninois, Claude d'Alméida, a dénoncé la "stagnation" des pays africains héritiers du franc CFA, dans une communication présentée dans le cadre du symposium international sur le cinquantenaire des indépendances africaines démarré mardi à Cotonou.

Intervenant sur le thème "le défi de la monnaie en Afrique" dans le cadre de ce symposium, M. d'Alméida a déclaré : "l'autonomie monétaire fait partie intégrante de la lutte pour l'indépendance politique et économique", déplorant que "soixante cinq ans après sa création par le colon et cinquante ans après l'accession formelle à l'indépendance, rien n'a changé sur le front monétaire pour les pays héritiers du franc CFA".

"Les pays du franc CFA n'ont pas déterminé un objectif économique que le taux de change devrait servir. Ils n'ont pas choisi si le taux de change devrait favoriser les importations ou les exportations, alors qu'il fallait faire ce choix stratégique et adapter en conséquence la politique monétaire", a-t-il fait remarquer.

Pour l'auteur du livre sur "le devenir du FCFA" paru en 1999, "l'objectif principal de la politique économique en Afrique est le développement. Au plan monétaire, le financement du développement doit devenir l'objectif prioritaire de la gestion de la monnaie CFA".

"Du point de vue politique, le franc CFA est perçu comme une rémanence de l'empire colonial français. C'est l'un des derniers avatars de la colonisation française, qui perdure surtout du fait de la servitude volontaire des responsables des pays africains et de leurs Banques centrales", a-t-il indiqué.

"Les pays du FCFA ne peuvent être les seuls pays en développement à suivre la stratégie de change des pays européens", a-t-il martelé, indiquant que pour l'avenir, l'audace serait de revenir à une stratégie autonome de change, "fondée sur la défense de la monnaie par notre propre production".

"L'abandon de la garantie française donnée au FCFA permettra aux pays africains de reprendre l'initiative historique", a souligné M. d'Alméida.

"La garantie de convertibilité française empêche les pays du franc CFA de vivre la compétition mondiale avec des armes identiques à celles des autres pays d'Afrique (Nigeria, Ghana, Tunisie, Maroc, etc). L'audace du cinquantenaire est donc d'oser renoncer à la garantie de convertibilité donnée par la France", a souligné l'économiste béninois.

PANA

La CEMAC sur la vague du pétrole

Publié le 14/08/2010 à 19:23 par fico
La manne pétrolière continue de soutenir la croissance dans la région CEMAC, atténuant très sensiblement la chute des revenus à l’exportation des autres produits de base affectés par le ressac de la demande mondiale.

Par Amadou Fall, Dakar

 

Les hydrocarbures, qui contribuent pour 45% à la formation du produit intérieur brut de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), demeurent le pilier de soutènement de sa croissance économique. Leur production a certes baissé de 1,2%, passant de 52,2 millions de tonnes en 2007 à 51,6 millions de tonnes en 2008. Mais ce recul est bien moins prononcé que celui de -4,4% accusé entre 2006 et 2007. Et il a été largement compensé par une hausse de 24,4% des prix moyens à l’exportation des produits pétroliers.

S’appuyant ainsi très solidement sur la hausse des revenus pétroliers, la croissance du PIB réel de la CEMAC s’est établie à 4%, contre 4,6% en 2007, comme indiqué dans le Rapport 2008 de la Banque de France sur la Zone franc. Le secteur non pétrolier est certes pour beaucoup dans l’atténuation de la relative chute du PIB régional, en y contribuant pour 3,9 points. Mais l’apport du secteur des hydrocarbures est encore plus substantiel : 4,1 points.

Le taux de croissance des PIB nationaux est d’ailleurs plus élevé en Guinée équatoriale (16,8%), au Congo (5,2%) et au Cameroun (3,5%), où les volumes d’hydrocarbures extraits ont augmenté ou sont restés stables. Il est faible au Gabon (1,9%), où la production de pétrole s’est contractée, et négative au Tchad (-0,8%) où, en outre, l’économie baigne dans « un environnement sécuritaire instable », tel que souligné dans le rapport de la Banque de France. Le taux de croissance de la République centrafricaine, qui est plutôt importatrice nette de produits pétroliers, a significativement régressé, passant de 3,6% en 2007 à 2% en 2008.

 

Investissements

Les 2,2 points de croissance enregistrés par le secteur secondaire de la CEMAC en 2008, sensiblement la même réalisation qu’en 2007, reflètent par ailleurs l’importance des programmes d’investissement mis en œuvre par les entreprises pour étendre leur production, principalement dans le secteur pétrolier. L’apport du BTP s’est établi à 0,6 point, en liaison avec les travaux d’aménagement et de réhabilitation des réseaux routiers et ferroviaires. Dans le secteur tertiaire, les bonnes performances enregistrées par les activités commerciales, de transport et de télécommunications ont permis de soutenir la croissance à hauteur de 1,9 point. Ce secteur a tout particulièrement profité de la vigueur de la demande intérieure, comme l’illustre le développement de la téléphonie mobile.

En revanche, l’apport des cultures d’exportation à la croissance est resté modeste en 2008, du fait d’un nouveau recul des récoltes de coton (-3,8% après -15,4% en 2007) et d’une baisse de la production du café (-11,1%), faiblement atténué par l’augmentation de la production de cacao (+1,8%), signale-t-on, toujours dans le rapport de la Banque de France. L’on y note également une baisse de la production de grumes et de bois débités (-11,6%), et des industries minières hors hydrocarbures, pour la même cause : le fléchissement de la demande mondiale pour la plupart des matières premières.

 

Chute des revenus

A l’avantage de la CEMAC, la chute des revenus à l’exportation de ces produits de base a été largement compensée par l’augmentation des exportations de manganèse (134%), en plus de celles d’hydrocarbures. Il ressort, de la balance commerciale de 2008, un excédent de +23,6%.

Les recettes pétrolières représentent 85,8% du total des exportations de la zone CEMAC évaluées à 19 2003,2 milliards FCFA en 2008, contre 15 643,4 milliards FCFA en 2007.

Cette manne financière a contribué au maintien du taux d’investissement dans la CEMAC à un niveau satisfaisant (28,8% du PIB en 2008 contre 29,5% en 2007), « essentiellement grâce au dynamisme des investissements privés, en particulier dans les secteurs pétrolier(investissements d’exploration et de développement), agroalimentaire et de la télécommunication », selon l’appréciation des rapporteurs de la Banque de France. Grâce au pétrole qui génère 74% des ressources alimentant les budgets nationaux, les finances publiques se sont également améliorées, avec une augmentation de 33,1% des recettes totales hors dons et un excédent budgétaire à 11,5% du PIB, contre 8,2% en 2007. De façon générale, les Etats se sont servis de cet argent pour apurer leurs arriérés de dette extérieurs (1501 milliards FCFA) et intérieurs (2383 milliards FCFA), augmenter les salaires et traitements (+16,6%), investir dans les infrastructures et atténuer l’impact de la flambée des prix alimentaires sur les ménages ; l’indice des prix à la consommation étant ressorti en hausse de 5,9% sur l’année 2008, contre 1,8% en 2007.

Pays en développement : Vers une nouvelle crise de la dette

Publié le 14/08/2010 à 16:19 par fico

par Eric Toussaint

Bien qu’il représente une ponction très importante sur les recettes des pouvoirs publics |1|, le remboursement de la dette publique, entre 2004 et 2008, n’a pas constitué un grand problème pour la plupart des pays à moyens revenus et pour les pays exportateurs de matières premières en général. En effet, la plupart des gouvernements de ces pays trouvaient facilement des prêts à des taux historiquement bas leur permettant de trouver les fonds nécessaires. Néanmoins, la crise de la dette privée qui a éclaté dans les pays les plus industrialisés en 2007 a modifié radicalement les conditions d’endettement des pays en développement (PED), qui se dirigent vers une nouvelle crise de la dette.

Un peu d’histoire
Au cours des deux siècles précédents de l’histoire du capitalisme, plusieurs crises internationales de la dette ont éclaté (on en compte trois au 19e siècle et deux au 20e siècle |2|). Elles ont affecté directement le destin des pays émergents |3|. Les origines des crises et les moments où elles éclatent sont intimement liés au rythme de l’économie mondiale, et principalement de celle des pays les plus industrialisés. Chaque crise de la dette a été précédée d’une phase de surchauffe de l’économie des pays du Centre au cours de laquelle il y a eu surabondance de capitaux dont une partie a été recyclée vers les économies de la Périphérie. La crise est généralement provoquée par une récession ou un krach frappant certaines des principales économies industrialisées. La crise qui a éclaté à partir de 2007-2008 dans la Triade |4| confirme cette « règle ».

Entre 2004 et 2008, une grande partie des PED ont vu leurs recettes d’exportation fortement augmenter en raison de la hausse des prix des marchandises qu’ils vendent sur le marché mondial : hydrocarbures (pétrole et gaz), minéraux et produits agricoles. Cela leur a permis à la fois de puiser dans ces recettes en devises pour rembourser la dette et d’avoir la crédibilité suffisante pour contracter de nouveaux prêts.

De plus, les banques commerciales du Nord, qui avaient fortement réduit leurs prêts à partir de la fin des années 1990 suite aux crises financières dans les PED, ont progressivement rouvert toutes grandes les vannes des prêts de 2004 à 2008 |5|. D’autres groupes financiers privés (fonds de pensions, sociétés d’assurance, hedge funds) ont fourni du crédit aux PED en achetant les bons qu’ils émettaient sur les principales places financières. Des Etats ont également augmenté l’offre de crédits aux PED, de la Chine qui prête tous azimuts au Venezuela qui finance l’Argentine et des pays de la Caraïbe. En général, les taux demandés étaient nettement plus avantageux que ceux qui ont prévalu jusqu’au début des années 2000. Il faut ajouter à cela l’abondant crédit octroyé à l’intérieur des PED par les banques locales ou étrangères qui opèrent au Sud.

Le basculement de 2007
Un changement est intervenu avec la crise de la dette privée dans les pays les plus industrialisés en 2007 |6|. Le déclencheur en a été l’éclatement de la bulle spéculative dans le marché de l’immobilier aux Etats-Unis qui a entraîné l’effondrement de plusieurs marchés de la dette privée (marché des subprimes, des ABCP |7|, des CDO |8|, des LBO |9|, des CDS |10|, des ARS |11|…). Cette crise est loin d’être terminée et le monde est seulement en train de découvrir ses multiples répercussions.

Alors que l’argent du crédit coulait à flot jusqu’en juillet 2007, les différentes sources privées se sont taries subitement au Nord. Les banques privées complètement engluées dans des montages chancelants de dettes ont commencé à se méfier les unes des autres et ont rechigné à se prêter de l’argent. Il a fallu que les pouvoirs publics des Etats-Unis, d’Europe occidentale et du Japon injectent massivement et à plusieurs reprises des liquidités (plus de 2 000 milliards de dollars et d’euros en 2007-2009) pour éviter la paralysie du système financier au Nord. Pendant ce temps, les banques privées qui se finançaient en vendant des titres non garantis n’ont plus trouvé acquéreur sur les marchés financiers du Nord. Elles ont dû commencer à assainir leurs comptes en amortissant les énormes pertes dues à leurs opérations aventureuses des dernières années. Pour s’en sortir, elles ont dû faire appel à des apports d’argent frais. Cet argent a été fourni au début par les fonds souverains des pays asiatiques et par ceux du Golfe persique. Ensuite, les Etats du Nord sont venus massivement à la rescousse. Les banques qui n’ont pas trouvé à temps de l’argent frais ont été rachetées par d’autres (Bear Stearns |12| et WAMU ont été rachetées par JPMorgan) ou par l’Etat (en Grande Bretagne, Northern Rock Bank, Royal Bank of Scotland et l’établissement de crédit hypothécaire Bradford & Bingley ; le gouvernement des Pays-Bas a acheté ABN Amro ; le gouvernement belge a acheté de manière temporaire Fortis Bank pour la revendre ensuite à BNP Paribas ; le gouvernement de Washington a « nationalisé » Freddie Mac et Fannie Mae ainsi que AIG |13|, etc.). La nationalisation de Freddie Mac et de Fannie Mae est un exemple parfait de la privatisation des bénéfices en temps de prospérité économique et de socialisation des pertes en temps de dépression. Ces deux institutions ont été privatisées au moment où elles produisaient de gros bénéfices. Avec la crise dans l’immobilier qui a éclaté en 2007, la situation de Freddie Mac et de Fannie Mae s’est dramatiquement dégradée. Alors qu’elles avaient distribué des dividendes à leurs actionnaires privés en 2007, les deux institutions subitement aux abois ont appelé l’Etat à la rescousse afin qu’il prenne en charge leurs pertes. Leur portefeuille de crédits hypothécaires s’élève à 5 300 milliards de dollars (c’est-à-dire l’équivalent de quatre fois la dette publique externe de l’ensemble des PED). L’éditorial du très néolibéral The Economistdu 30 août 2008 déclara lui-même : « C’est le pire aspect du capitalisme : il signifie que les actionnaires et les dirigeants jouissent des profits tandis que les contribuables paient l’ardoise quand il y a des pertes ».

Dans un premier temps, la plupart des PED n’a pas souffert
En 2007, les Bourses de valeurs d’une série de PED ont vu affluer de l’argent spéculatif qui fuyait l’épicentre du séisme financier, c’est-à-dire l’Amérique du Nord. Les capitaux libérés par l’explosion de la bulle immobilière qui a traversé l’Atlantique d’Ouest en Est (l’Irlande, la Grande-Bretagne, l’Espagne ont été particulièrement touchées et la liste s’est allongée au fil du temps) se sont jetés sur d’autres marchés : les Bourses de matières premières et de produits alimentaires qui sont situées au Nord (renforçant par là même l’augmentation des prix) et certaines Bourses de valeurs du Sud. Mais cela n’a pas duré longtemps : en 2008, toutes les Bourses de valeurs du Sud étaient les grandes perdantes. Certaines d’entre elles sont reparties à la hausse en 2009 (Chine, Taïwan, Brésil, Russie…), mais pour combien de temps ?

Par ailleurs, la décision de la Réserve fédérale des Etats-Unis de baisser à plusieurs reprises son taux d’intérêt directeur a aussi allégé provisoirement le fardeau de la dette du Sud. Mais la situation changea radicalement mi-2008 quand les primes de risque-pays augmentèrent fortement et quand les banques du Nord restreignirent l’offre de nouveaux crédits destinés à refinancer le paiement de la dette. De la même manière, les investisseurs institutionnels (fonds de pension, assurances, banques…) réduisirent l’achat de titres de la dette du Sud pour acheter en priorité les bons du Trésor des Etats-Unis. Les prix des matières premières, qui s’étaient maintenus à la hausse jusqu’en juillet 2008, entamèrent une chute brutale. De plus, en 2008-2009, les monnaies des pays latino-américains se dévaluèrent face au dollar. Cela augmenta à nouveau le coût de la dette externe qui se paie majoritairement en dollars.

La Banque des Règlements Internationaux (BRI) confirme : « La crise économique et financière a frappé de plein fouet les économies émergentes (ÉcÉm) au dernier trimestre 2008. La faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, a été suivie par un recul sans précédent de la demande d’exportations, qui a coïncidé avec un important reflux des prêts bancaires internationaux et de l’investissement de portefeuille étranger. Le cours de change de nombreux pays s’est déprécié, la valorisation des actions a baissé et le coût du financement extérieur a fortement progressé. Avec l’atonie de la consommation et des dépenses d’investissement dans les économies avancées, la demande d’exportations des ÉcÉm s’est effondrée, ce qui a accentué l’inversion des flux de capitaux et mis fin à une longue période de croissance tirée par les exportations et soutenue par les entrées de fonds |14|. »

Baisse des réserves en devises des PED en 2008-2009
Toujours selon la BRI, les réserves en devises des PED se sont mises à baisser : « Le stock d’avoirs de change, après avoir culminé en 2008, a fortement diminué dans plusieurs ÉcÉm, s’établissant à plus de 4 300 milliards [de dollars] pour l’ensemble du groupe en janvier 2009. […] Ainsi, au premier trimestre 2009, le niveau des réserves de change était tombé à 80% de celui de juin 2008 en Corée et en Inde, à environ 75% en Pologne et à 65% en Russie. En cas de persistance des chocs extérieurs, ces ponctions soulèvent des interrogations, même si les stocks demeurent abondants, d’après les indicateurs classiques |15|. »

Le ralentissement de la croissance économique, clairement perceptible en Amérique du Nord, en Europe et au Japon, a entraîné une réduction des exportations de produits manufacturés, principalement par la Chine, le Mexique et d’autres pays asiatiques. La demande interne chinoise ne sera pas en mesure de pallier à la réduction de la demande externe.

Le reflux de l’activité économique dans les pays industrialisés, en Chine et dans d’autres pays asiatiques gros consommateurs de matières premières (Malaisie, Thaïlande, Corée du Sud…), ainsi que la réduction des capitaux financiers disponibles pour spéculer à la hausse sur les marchés du futur, ont entraîné une réduction des prix des hydrocarbures et de quasiment toutes les autres matières premières (y compris les produits agricoles) : « La baisse des dépenses en biens de consommation durable dans les pays avancés pendant le second semestre 2008 a lourdement pesé sur les exportations dans les secteurs de l’automobile et des technologies de l’information (TI). Pour l’automobile, qui représente une part notable du PIB dans plusieurs ÉcÉm (3 % en Turquie, 6 % au Mexique, 8 % en Corée et en Thaïlande et plus de 10 % en Europe centrale), les exportations ont chuté, par exemple de 45 % au Mexique en février 2009 et de 54 % en Turquie au premier trimestre 2009. […] De plus, le ralentissement de la croissance mondiale a précipité un fléchissement des cours des produits de base. Entre juillet 2008 et mars 2009, les cours du pétrole ont cédé 65 %, et ceux des autres produits de base, 34 %. […] Or, les produits de base comptent pour plus de 40 % des exportations en Amérique latine (au-delà de 20 % au Mexique) |16|. »

Il faut y ajouter une forte réduction des transferts des migrants vers leur pays d’origine. Les travailleurs mexicains, équatoriens, boliviens qui travaillent dans le secteur de la construction aux Etats-Unis et en Espagne sont directement touchés par la crise de l’immobilier et perdent en masse leur emploi.

Durcissement des conditions de prêt
Pendant que les recettes des Etats baissent, les dépenses pour le remboursement de la dette augmentent. Les banques réduisent leur offre de crédits et exigent une augmentation des primes de risque. Les pertes que les banques doivent éponger se sont constamment élevées depuis 2007. Le nombre de défauts de paiements a augmenté dans le Nord. Le marché des Credit default swaps, ces produits dérivés non régulés qui étaient censés protéger les détenteurs de créances contre le risque de non paiement, est plongé dans l’incertitude tant les sommes en jeu sont énormes |17|.

Et nous sommes seulement au début de ce durcissement des conditions. En juin 2008, la BRI écrivait : « Même si les primes souveraines(c’est-à-dire les primes de risque que paient les pouvoirs publics aux prêteurs)demeurent bien inférieures aux niveaux observés durant les précédents épisodes de turbulences financières, elles sont beaucoup plus élevées qu’au premier semestre 2007, de sorte que les tensions sur les financements risquent de devenir contraignantes » |18|. La BRI ajoutait un peu plus loin : « En ce qui concerne les entreprises, la hausse récente des primes de risque sur leurs obligations a souvent été plus forte que celle des primes souveraines, ce qui laisse penser que certains emprunteurs commencent à ressentir les effets d’un durcissement des conditions de crédit, après de nombreuses années d’endettement facile |19|. » Puis : « Dans le contexte de turbulences qui frappe les banques des économies avancées, la seconde grande source de vulnérabilité pour certaines économies émergentes est le risque de tarissement des entrées de capitaux bancaires. Par le passé, ces flux se sont inversés brutalement à plusieurs reprises, comme au début des années 1980 pour l’Amérique latine et en 1997-1997, pour l’Asie émergente |20|. »

Dans la version suivante de son rapport, en 2009, la BRI affirme : « En Amérique latine, par exemple, au premier trimestre 2009, plusieurs grandes banques internationales n’ont reconduit que 50–60 % des lignes de crédit commercial octroyées en 2008. […] De plus, les rapatriements de bénéfices se sont fortement accrus dans certains cas, car, à l’instar des banques internationales, nombre de multinationales ont eu besoin de liquidité sur leur marché d’origine. D’après le Centre de développement de l’OCDE, les rapatriements de ressources financières vers les sociétés mères expliquent la chute du réinvestissement des bénéfices et des prêts intragroupes. Puisque la crise actuelle s’accompagne d’une contraction sans précédent de l’activité économique mondiale, il est extrêmement difficile de prévoir quand et dans quelle mesure les capitaux privés reviendront vers les ÉcÉm |21|. »

Conclusions
En conséquence de la crise qui a éclaté dans les pays les plus industrialisés, les conditions de prêts se sont déjà considérablement durcies pour les PED. Les importantes réserves de change qu’ils avaient engrangées ces dernières années ont constitué un amortisseur des effets de ce durcissement, mais elles ne suffiront sans doute pas à les protéger totalement. Certains maillons faibles de la chaîne de l’endettement au Sud sont directement touchés par la chute des matières premières. C’est par exemple le cas de l’Equateur (chute du prix du pétrole) et de l’Argentine (chute du prix du soja exporté). La situation n’est absolument pas sous contrôle et il faut agir résolument pour que ce ne soit pas les peuples qui paient une fois de plus le prix fort |22|.

La Boad entre dans le capital de la Banque Atlantique

Publié le 11/08/2010 à 15:16 par fico

 La Banque ouest africaine de développement (Boad) a décidé d’entrer dans le capital de la Banque Atlantique avec un investissement de 6 milliards de francs CFA, a annonce l’institution financière sous régionale. Le président de la Boad, Abdoulaye Bio Tchané et Charles Kié, directeur général du groupe Banque Atlantique ont signé le 3 août 2010 à Lomé (Togo) le contrat permettant à la Boad d’entrer dans le capital de la Banque Atlantique, selon un communiqué de la Boad.

La Boad entend à travers cette souscription (environ 10,7% du capital social), « renforcer la surface financière de cette banque », dont le capital est passé de 25 milliards à plus de 50 milliards entre 2007 et 2010 grâce à une série d’augmentation de capital. Créée en 1978 sous le nom de Banque Atlantique Côte d’Ivoire (Baci,), la Banque Atlantique a été acquise par ses actuels propriétaires en 1988. Par ailleurs, elle s’est lancée en 2000, dans l’intermédiation boursière par la création de la SGI Atlantique Bourse qui deviendra en 2003 SGI Atlantique Finance. Elle s’est muée en holding financier en 2005, avec l’installation de son siège à Lomé, au Togo. En mars dernier, le Groupe a revendiqué un total bilan de 450 milliards de francs. En plus de la Côte d’Ivoire, la Banque Atlantique est implantée au Bénin, au Burkina Faso, au Togo, au Niger, au Mali, au Sénégal, au Cameroun et en France. Pour sa part, la Boad, créée en 1973, est une institution commune de financement du développement des Etats de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Ses Etats membres sont : le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

La Cemac est en situation de crise structurelle du crédit

Publié le 18/12/2009 à 11:23 par fico
Babissakana : La Cemac est en situation de crise structurelle du crédit

YAOUNDE - 20 FEVRIER 2009
© Brice R. Mbodiam | Mutations

L'expert financier explique pourquoi les surliquidités de la Beac et des banques classiques ne profitent pas à l'économie de la région.

D'après un rapport récemment rendu public par la Banque des Etats d'Afrique centrale (Beac), les six Etats membres de cette institution monétaire dispose de réserves de change d'un montant de près de 7500 milliards de Fcfa. Qu'appelle-t-on réserves de change dans une banque centrale?

La banque centrale en elle-même n'a pas d'argent. Elle gère les réserves dont dispose les Etats membres au titre des échanges internationaux. Ces réserves découlent de ce que lorsque les Etats exportent le pétrole, par exemple, elles reçoivent les recettes d'exportation en devises étrangères (dollars, euros, etc.). Or, les devises ne circulent pas à l'intérieur des pays de la Cemac qui sont membres de la Beac. La Beac a pour mandat de gérer ces devises. Elles les reçoit et remet aux Etats le montant équivalent de leurs recettes d'exportation en francs Cfa. Alors, les devises que la Beac reçoit sont conservées, soit pour être placés obligatoirement dans le compte d'opérations au trésor français, soit subsidiairement sur divers marchés financiers pour générer des intérêts, soit pour être vendu, en échange de francs Cfa, à des importateurs qui veulent payer des fournisseurs à l'étranger, où les francs Cfa ne circulent pas.

Mais après ces flux d'échanges, les réserves excédentaires sont des avoirs extérieurs qui appartiennent aux Etats membres de la Beac. Donc, au fur et à mesure que le recettes d'exportations sont importantes en comparaison aux importations, les réserves de change sont aussi importantes. Pour le cas des pays de la Cemac, de par les accords de coopération avec la France, lesquels accords datent de l'époque coloniale même si l'on excipe une réforme en 1972, il y a une obligation que la Beac conserve auprès du Trésor français 65% de ces réserves. Maintenant cette disposition a été allégée et la Beac ne doit désormais placé que 50% à partir de juillet 2009. Mais, automatiquement, la Beac avait même tendance à placer la totalité de ces réserves auprès du Trésor français. Donc, c'est un mécanisme qui crée la paresse au sein de la banque centrale qui ne développe pas les techniques et l'expertise pour gérer les réserves comme toute les autres banques centrales le font…

Contrairement à ce que vous dites, la Beac a pourtant créée depuis 2001 une salle des marchés qui sert justement à placer les réserves. Et selon la banque centrale, les activités de cette salle des marchés se sont plutôt décuplées entre 2006 et 2008, permettant d'engranger d'énormes bénéfices sur les placements effectués…

Vous constatez que cette salle des marchés a été créée récemment, en 2001. Elle aurait dû être mise en place bien longtemps avant. Mais comme on plaçait toutes les réserves auprès du Trésor français, personne ne se gênait. Maintenant qu'i y a un ajustement qui ne permet de placer que 50% auprès du Trésor français, la Beac doit placer le reste sur les marchés financiers. Et cela commence à créer des situations comme celle qu'on a récemment connu avec le placement effectué auprès de la Société générale. Et qui a fait perdre de l'argent à la Beac. C'est vrai qu'on n'a pas évalué la totalité des placements. De ce point de vue, j'aimerais tout de même souligner qu'en 2006, la Beac a réalisé un bénéfice net de 51 milliards de francs cfa, parce que le volume des réserves était déjà important. En 2007, elle devait avoir fait un bénéfice plus important. En 2008, cela à dû être encore plus important malgré la perte liée au placement querellé. Bref, dès lors que les réserves deviennent aussi importantes, les propriétaires de la banque centrale doivent se préoccuper de ce qu'il y a lieu de faire pour mieux optimiser le rendement des avoirs extérieurs.

Les Etats de la Cemac ont donc beaucoup d'argent en stock, mais on continue à les voir faire des prêts pour réaliser certains projets. Comment peut-on recycler toutes ces réserves pour financer, par exemple des grands projets dans les pays de la Cemac ?

Les solutions se situent à trois niveaux. Il faut d'abord déterminer le niveau adéquat des réserves qui doivent être détenues par la banque centrale, afin qu'elle continue de gérer les problèmes d'importations et d'exportations. Ensuite, avec le surplus de réserves, on peut créer un fonds régional d'investissement. La Chine a récemment créé un fonds pareil qui est doté de 200 milliards de dollars [environ 91.000 milliards de Fcfa]. Les équipes de professionnels qui gèrent ces fonds s'attellent à faire des placements dans le monde entier, y compris dans des sociétés performantes. Bref, ce type de fonds peut permettre à notre région d'être présente dans des investissements régionaux et internationaux structurants et à forte rentabilité. Ce sont les gouvernements qui prennent ce type de décision. Mais cela n'est pas encore possible au sein de la Cemac parce que notre banque centrale reste une banque qui n'est pas contrôlée par ses Etats membres. La Beac continue de se contenter de la tutelle française qui n'est justifiée par rien du tout sauf par les intérêts de la France.

Enfin, pour recycler nos réserves dans l'économie réelle, il faut développer les mécanismes qui permettent aux Pme et aux agriculteurs d'avoir accès au crédit. C'est-à-dire créer des institutions qui permettent de maîtriser le risque en apportant des garanties ou des financements directs; créer même des institutions spécialisées comme le défunt Fogape ; et mettre en place des programmes pour doper l'accès des Pme et des agriculteurs aux crédits.

Non seulement la Beac est surliquide, mais les banques classiques le sont aussi. Cependant, les opérateurs économiques continuent de se plaindre des difficultés d'accès au crédit…

Les banques sont en surliquidité. En septembre 2008, les banques de la zone Cemac avaient des excédents de trésorerie de l'ordre de 1600 milliards de francs Cfa qu'elles-mêmes sont obligées de placer auprès de la Beac, qui a été contrainte d'instituer un mécanisme de réserves obligatoires pour ponctionner ces excédents des banques, afin d'équilibré au plan comptable le système bancaire. En même temps, à fin septembre 2008, les six Etats de la Cemac avaient près de 3 400 milliards de Fcfa déposés au sein du système bancaire (Beac et autres banques). En additionnant, cela fait plus de 5 000 milliards de liquidités disponibles, dont environ 2000 milliards de Fcfa pour la seule Guinée Equatoriale. Pendant ce temps, le crédit total à l'économie, c'est à dire l'ensemble des crédits accordés aux entreprises et aux ménages, n'était que de 2500 milliards de Fcfa à fin septembre 2008.

Vous constatez que le volume de crédit est très petit par rapport aux disponibilités. Le problème réside au niveau du rôle de la banque centrale, en tant qu'acteur qui vise à canaliser les flux pour que le crédit se développe et soit accessible au plus grand nombre. La banque centrale ne doit pas se contenter de retirer l'argent du marché pour le conserver. La Cemac est en situation de crise structurelle du crédit. La conséquence est qu'au Cameroun, par exemple, 80% des Pme n'ont pas accès au crédit. De même plus de 200 institutions de microfinance qui fonctionnent actuellement au Cameroun n'ont pas accès au refinancement de la Beac. Alors qu'elles peuvent contribuer à augmenter le volume de crédit à l'économie. Et malheureusement, les Etats regardent tout cela sans bouger le petit doigt. Donc, vous avez là un système financier qui est en déphasage complet par rapport aux besoins de l'économie. Une situation que l'on peut mettre, à la fois, sur le compte du rôle inadéquat de la Beac et de la défaillance notoire des politiques financières des Etats de la Cemac.
Si on ne réforme pas fondamentalement la Beac pour en faire une banque au service de l'économie, tous ces problèmes vont perdurer, et on sera toujours dans ce que j'appelle l'obscurantisme monétaire. Après le dernier sommet extraordinaire de la Cemac à Libreville en janvier 2009, les chefs d'Etat ont prescrit un audit général de la Beac. On n'a pas besoin d'un audit général de la Beac. On a besoin d'un audit stratégique de cette banque centrale : c'est-à-dire regarder si le statut de la Beac est adéquat avec l'environnement économique dans lequel évolue la Beac. Or, en réalité, ce type d'audit veut dire qu'on évalue les accords de coopération monétaire néocoloniale qu'on a avec la France. Est-ce que ces accords sont encore justifiés aujourd'hui ?

Face à cette surliquidité que l'on n'arrive pas déjà à gérer au sein de la zone Cemac, certains peuvent penser que le fait de placer une bonne partie de nos réserves dans un compte auprès du Trésor français est plutôt une manière de retirer une épine du pied !

Non ! Je vous dis que c'est un inconvénient fondamental. Ce type de pratique monétaire obscurantiste n'existe nulle part dans le monde. Vous ne pouvez pas être un pays normal et aller mettre vos réserves de change dans un autre pays de façon obligatoire. Mais à travers cela, la France est représentée par deux membres au sein du conseil d'administration et du comité de la politique monétaire de la Beac. Et ce pays a de fait un droit de véto sans fondement. Dans les mécanismes de prise des décisions, lorsque la France n'est pas d'accord, rien n'est adopté !

Que fait le Trésor français de cet argent déposé obligatoirement dans ses comptes par la Beac ?

La France emprunte régulièrement de l'argent sur les marchés financiers chaque année pour pouvoir financer les dépenses publiques. Le volume de la dette française dépasse maintenant 60% de son Pib et elle est en déficit chronique à l'heure actuelle. Donc, l'argent déposé par la Beac est un financement cadeau qui est toujours là pour permettre à la France de faire face à ses dépenses. En plus, la France prend cet argent à un taux plus faible, parce que lorsqu'elle emprunte sur les marchés financiers, elle paye plus cher que le niveau de taux d'intérêts qu'elle sert à la Beac sur les réserves déposées auprès du Trésor français. Evidemment c'est parce que nos Etats ont démissionné de leurs responsabilités monétaires. Cette situation dénature structurellement le statut et l'indépendance de la Beac.

Vous avez dit plus haut que pour rentabiliser nos réserves, les pays de la Cemac peuvent créer un fonds d'investissements régional. Est-ce qu'un pays de cette communauté comme le Cameroun ne peut pas décider unilatéralement de prendre les 500 milliards dont il dispose dans le secteur financier selon vous, pour financer son propre programme économique que le ministre des Finances annonce ?

Chaque Etats peut le faire. Le Cameroun a par exemple la Société nationale d'investissements (Sni) dans son portefeuille. Mais est-ce que l'Etat l'a vraiment transformé en un fonds souverain assez robuste, doté de ressources substantielles et une stratégie agressive pour pouvoir intervenir dans les projets d'investissement aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur ? Ce n'est pas encore le cas. Nos Etats sont moribonds. Même quand ils ont des ressources, ils continuent à être dépendants des autres. Vous voyez comment le Cameroun veut encore aller signer un programme avec le Fmi, alors que cela n'a aucune justification. Un Etat qui a autant d'argent qu'il n'arrive pas à dépenser signe des programmes avec le Fmi pour quoi faire ? Ce qu'on veut faire avec le Fmi est un programme de stabilisation dont on n'a pas besoin, parce que la tendance dans le monde est à la mise en place des programmes de relance. Si le Cameroun qui est considéré comme leader dans la zone Cemac se comporte comme cela, comment peut-il aller influer sur les autres pays de la région ?

Le ministre des Finances précise que le programme économique à venir sera ficelé par le gouvernement camerounais en fonction des besoins du moment, et simplement accompagné par le Fmi en sa qualité de membre de cette institution…

Ce qu'il dit est faux! On est soit sous programme avec le Fmi, soit on ne l'est pas. Il n'y a que ces deux possibilités. Même si le programme n'est pas assorti de financement, cela ne change rien au fait qu'on est sous programme. Il y aura des conditionnalités, des revues tous les six mois, etc. Etre sous programme est une confession de ce qu'on ne peut pas conduire soi-même ses propres affaires, comme les autres le font. C'est une situation injurieuse pour le Cameroun. Le programme qui sera signé sera un programme au titre de ce que le Fmi appelle "instruments de soutien à la politique économique". Dès lors qu'un Etat est dans cette posture, le message qu'il envoie au monde entier est qu'il n'est pas capable de gérer ses affaires, et qu'il a besoin d'un coach. Le Cameroun est membre du Fmi depuis 1963, mais gérait lui-même ses affaires jusqu'en 1988, date à laquelle le premier programme avec le Fmi a été signé. Ce n'est pas aujourd'hui que nous sommes membre du Fmi pour qu'on nous dise que nous allons être accompagnés parce que nous sommes membre ! Je dis que nous sommes face à l'incapacité manifeste de nos gouvernants

Désaccord entre la Cobac, le Tchad et la Centrafrique au sujet du groupe Fotso

Publié le 11/12/2009 à 13:14 par fico
Pour quelles rasons véritables la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a-t-elle décidé, le 05 novembre 2009, de placer la Cbc, la Cbca et la Cbt, banques du groupe Fotso, sous administration provisoire ? Selon la décision de la Cobac, La Cbc n’aurait pas respecté un certain nombre d’engagements. (voir extrait de la décision ci-contre).
Toutefois, les ministres tchadien et centrafricain des Finances ont eu des réactions à cette décision qui font penser qu’ils n’ont pas cru aux raisons avancées. Dans une lettre adressée au président de la Cobac le 18 novembre 2009, le ministre centrafricain des Finances et du Budget écrit : « C’est le lieu de m’interroger sur les réels objectifs poursuivis par la Cobac dans le traitement de ce dossier car même le compte-rendu de la réunion de concertation élaboré par vos services et visé par vous seul, ne reflète pas la position des autorités monétaires concernées. Je rappelle que celles-ci étaient pour le statu quo ».

La réunion de concertation à laquelle fait allusion Albert Besse dans cette lettre a eu lieu le 28 octobre 2009 à Douala. Gata Ngoulou, ministre tchadien des Finances et du Budget, avait, une semaine plus tôt, le 11 novembre, évoqué cette même réunion de Douala, dans une lettre adressée déjà au président de la Cobac. Il indiquait notamment dans sa correspondance que le compte rendu dressé à l’issue de ces travaux n’avait pas tenu compte «de la situation particulière de la Cbt (Commercial Bank Tchad, ndlr).

L’administrateur provisoire de la Cbt, cité dans la correspondance de M. Gata Ngoulou, a lui aussi réagi à la décision de la Cobac. Et lui, juste un jour après celle-ci. Le 07 novembre 2009, il écrivait en effet au président de la Cobac en ces termes : « Pour des raisons que je découvre au fur et à mesure du traitement de ce dossier, la Cobac vise d’autres objectifs que ceux fixés par les termes de référence sus visés ».

M. Adam Adji disait également, dans sa correspondance : « Si la mission qui m’a été confiée d'accord parties avec les autorités tchadiennes et qui consiste à apporter ma contribution en vue d’aplanir les difficultés nées de la décision initiale et à contribuer au redressement de la banque, devrait se poursuivre dans le cadre de l’administration provisoire, je suis au regret de vous informer que je ne suis pas du tout disposé à l’accepter ».

Ces différentes correspondances permettent donc de constater que la décision de la Cobac, si elle n’a pas suscité d’opposition des autorités camerounaises, n’a pas été positivement accueillie par celles du Tchad et de la Rca. Albert Besse, le ministre centrafricain des Finances et du Budget, s’est même montré complètement en désaccord avec la décision de la Cobac dans sa lettre du 18 novembre. « La situation de la Cbca ne nécessitait pas, j’en convaincu, la mise sous administration provisoire dont l’effet psychologique néfaste aussi bien sur le comportement du personnel que sur la réaction de la clientèle est contre-productif ».

Une lettre à laquelle le président de la Cobac a répondu en ces termes : « La mise sous administration provisoire de laCbc et de la Cbca résulte du constat d’un manque de crédibilité des plans présentés. Le compte-rendu de la réunion de concertation du 28 octobre 2008 et la teneur des échanges qui ont eu lieu au cours de cette rencontre ne sont nullement mentionnés, ni parmi les documents visés ni dans les considérations figurant en préambule des décisions Cobac D-2009/204 et D-2009/205 portant mise sous administration provisoire respectivement de la Cbc et de la Cbca. S’agissant de la levée d’administration provisoire de la Cbt, l’engagement formulé dans la lettre C/234 du 10 août 2009 subordonnait cette opération à l’adoption par l’assemblée générale des actionnaires de mesures pertinentes à l’égard de la situation financière de l’établissement ».

Ces différentes réactions de protestation, qui ne sont pas sans rappeler celles qui ont suivi la mise sous administration de Amity bank, resteront-elles sans suite ? La Cour de la justice de la Cemac a, le 13 novembre 2009, rendu une décision qui allait à l’encontre de celle prise en 2008 par la Cobac. Vers où s’achemine-t-on dans l’affaire Cbc ?

source: leJour Quotidien

Crise financière mondiale

Publié le 07/12/2009 à 18:34 par fico
Crise financière mondiale : le coût dépasserait 4.000 milliards de dollars


D'après le Fonds monétaire international, les pertes liées aux dépréciations d'actifs financiers américains représentent les deux tiers du coût total estimé pour la période 2007-2010.



La crise financière mondiale aura, de l'été 2007 à 2010, coûté 4.054 milliards de dollars, a estimé mardi le Fonds monétaire international (FMI) dans son "Rapport sur la stabilité financière mondiale". Soit près de deux fois plus que la précédente estimation (2.200 milliards de dollars), qui remontait à janvier et ne prenait en compte que les actifs américains. Environ deux tiers des 4.054 milliards concerne les pertes liées aux seules dépréciations d'actifs financiers américains (2.712 milliards, contre 1.193 milliards pour les actifs européens).



Cette somme colossale pèse sur l'ensemble des institutions financières. Une perte principalement liée à la baisse de la valeur des actifs qui garantissaient les crédits de ces institutions. Les banques sont les plus touchées, avec 61% du coût total supporté par elles. "Le ralentissement de l'activité économique pèse encore plus lourdement sur les bilans des banques, dont les actifs continuent de se dévaloriser, compromettant ainsi leurs ratios de fonds propres et l'ouverture de nouveaux crédits", analyse le FMI. Qui s'inquiète de ce dernier point : "la détérioration du crédit pourrait considérablement s'aggraver pour les banques, européennes en particulier, y compris par le biais de leur exposition à l'Europe émergente".



Les économistes de l'institution internationale ont calculé que, pour parvenir à retrouver des fonds propres correspondant à 1/25e de leurs crédits, les banques américaines et européennes devraient rassembler, respectivement, 275 milliards et 600 milliards de dollars de capitaux. Des chiffres qui atteindraient 500 et 1.200 milliards si on revenait aux normes qui prévalaient au milieu des années 1990.



Prudent, le FMI considère que "le système financier mondial reste soumis à très rude épreuve (...) tant dans les pays avancés que dans les pays émergents". Ajoutant que "la prise en compte des pertes est incomplète et le capital est insuffisant dans un scénario de récession". Le système financier mondial montre certes des "premiers signes de stabilisation". Mais la crise est loin d'être achevée, le FMI appelant à "d'autres mesures énergiques et efficaces et à une plus grande coopération internationale pour nourrir le redressement, rétablir la confiance du public dans les institutions financières et normaliser les marchés".



Les Echos

Qu'est ce que la Zone franc ?

Publié le 20/11/2009 à 17:04 par fico
Qu'est ce que la Zone franc ?



La Zone franc regroupe 14 pays d'Afrique sub-saharienne , les Comores et la France. Elle est issue de l'évolution de l'ancien empire colonial français et de la volonté commune de ces pays de maintenir un cadre institutionnel qui a contribué à la stabilité du cadre macroéconomique :

- En 1959, les pays d'Afrique de l'Ouest s'associent au sein de la BCEAO (créée en remplacement de l'institut d'émission de l'AOF et du Togo) ; la même année, les pays d'Afrique centrale créent la BCEAEC qui deviendra la BEAC . La Banque Centrale des Comores succède, quant à elle, à l'Institut d'émission des Comores en 1981. Ces banques centrales disposent d'un compte dit " d'opérations " ouvert sur les livres du Trésor français, qui garantit la convertibilité de leur monnaie. Les francs CFA et comorien ont été jusqu'au 1er janvier 1999 ancrés au franc français. Dès l'adoption de l'euro, la monnaie européenne a remplacé le franc comme ancre monétaire des francs CFA et comorien, sans que les mécanismes de coopération monétaire de la zone en soient affectés.

- La coopération monétaire entre la France et les pays africains de la Zone franc est régie par quatre principes fondamentaux : garantie de convertibilité illimitée du Trésor français, fixité des parités, libre transférabilité et centralisation des réserves de change (en contrepartie de cette garantie, les trois banques centrales sont tenues de déposer une partie de leurs réserves de change auprès du Trésor français sur leur compte d'opérations).

- Le fonctionnement du compte d'opérations a été formalisé par des conventions entre les autorités françaises et les représentants des banques centrales de la Zone franc. Ils fonctionnent comme des comptes à vue ouverts auprès du Trésor français, sont rémunérés et peuvent, dans des circonstances exceptionnelles, devenir débiteurs. Toutefois, pour éviter que ces comptes ne présentent durablement un découvert, des mesures préventives sont prévues (voir « Note d'information relative à la Zone franc », page 11 dans la sous-rubrique " Qu'est ce que la Zone franc ? ").

- La coopération entre la France et les pays de la Zone franc se traduit notamment par la tenue, deux fois par an, des Réunions des ministres des finances des pays de la Zone franc.

Source: www.banque-france.fr

la monnaie virtuelle de la diaspora camerounaise

Publié le 09/10/2009 à 14:36 par fico
Cameroun : Les internautes de la diaspora créent leur monnaie virtuelle


La Jeune génération camerounaise de la diaspora a mis en place depuis le 3 octobre dernier une monnaie virtuelle, le CAM, destinée à ne pas dépendre de la trésorerie française. Cette monnaie virtuelle vise à modifier les contours de la politique monétaire africaine, dont ils estiment que malgré l’indépendance des Etats africains, elle est toujours géré par un système néocolonialiste et impérialiste piloté depuis la cellule africaine de l´Élysée.

Plusieurs internautes camerounais réunis autour de La Jeune génération camerounaise de la diaspora ont opté depuis le 3 septembre dernier pour la création d’une monnaie virtuelle, le CAM, afin d’améliorer la situation monétaire africaine, et principalement celle du Cameroun, qui utilisent depuis leur indépendance le franc CFA comme monnaie d’échange.

La création de cette monnaie virtuelle est une initiative de la jeunesse camerounaise qui après analyse de la situation monétaire des pays africains, s’est fixé pour but de mettre en circulation une monnaie indépendante du franc CFA et des autres monnaies étrangères afin de mettre un terme à la dépendance monétaire archaïque des anciennes colonies françaises dites indépendantes.

La gestion et la convertibilité du franc CFA restent encore de nos jours assurée par la trésorerie française qui obligent les deux banques centrales d´Afrique centrale et de l´ouest (UMOA et la BEAC) à maintenir 65% de leurs réserves d´échanges étrangers dans un Compte d´opération domicilié à la trésorerie de France et à maintenir 20% en plus pour couvrir d´autres obligations financières.

Plus scandaleux encore est le fait que la trésorerie française investie sans l´avis des pays africains leurs réserves étrangères détenues dans ses les livres et ceci en son nom propre dans la place financière Parisienne.

Aspirant à une autodétermination monétaire et économique, la Jeune génération camerounaise de la diaspora a depuis le 15 septembre dernier multiplié les débats participatifs entre internautes afin de recueillir le maximum de propositions en vue de trouver une dénomination crédible à leur future monnaie virtuelle.

Au terme de ces consultations, et après divers sondages, «Le CAM» a été adopté comme monnaie virtuelle avec 52% des votes contre «Le Cori» qui a obtenu 46%, sur les 20 propositions qui ont été au départ retenues pour servir de base pour le scrutin.

Une déclaration signant «l´acte de naissance, fondateur de [la] MONNAIE VIRTUELLE et son adoption» a été immédiatement adoptée après le vote, fixant «au niveau de la parité, 1000 Cam pour 1 euro, et 750 Cam pour 1 dollar».

Cette déclaration précise que la «population appauvrie du Cameroun», qui reconnaît et adopte le CAM comme étant leur monnaie virtuelle, a désormais «obligation de faire usage de cette valeur monétaire virtuelle partout où il sera utile, notamment lorsqu´un prix ou une valeur est exprimé en devise étrangère (Dollar, Fcfa, Euro, Yen etc.) afin de nous affranchir cet esclavage monétaire».

Par la création de cette monnaie virtuelle, la Jeune génération veut reposer en des termes concrets et de manière active à la communauté africaine et internationale le problème de la légitimité et la pérennité du franc CFA en Afrique et celui de la main mise de la trésorerie française sur les réserves étrangères africaines.

Pour elle, il est urgent de redéfinir de nouvelles règles dans les relations françafricaines. Cette monnaie virtuelle constitue un pavé des nouvelles relations entre l’Afrique et ses néocolons afin de servir de laboratoire moderne pour la mise en place d´une future monnaie africaine au sein des États-unis d´Afrique.

Auteur : gaboneco